Les Chroniques de l'Imaginaire

Sakhaline - Verkine, Edouard

Nous sommes dans un futur franchement peu enviable pour l'Humanité... Un virus foudroyant s'est emparé de la quasi-totalité de la population, qui est devenue totalement folle... Le MOB, c'est comme cela qu'il s'appelle, a cependant épargné une partie du Japon, et notamment l'île de Sakhaline, où se rend Lilas, une voyageuse qui souhaite visiter l'île et les nombreuses prisons qu'elle contient, et qui étaient déjà présentes avant la catastrophe du MOB...

Si Lilas pense fortement à ses parents et grands-parents, au moment de démarrer cette mission, cela est fortement dû aux vêtements qu'elle porte, qui ont dû être retouchés pour s'adapter à sa carrure bien plus frêle que son père ou son grand-père. Lilas ne se doute pas encore des horreurs qu'elle va voir sur l'île malgré tout, en la traversant de part en part. Elle sera pour cela notamment aidée d'Artiom, un soldat d'élite russe : un homme étonnant, dans un monde où les Russes sont justement devenus très rares...

Bon : autant être très clair, je n'ai absolument pas apprécié cette lecture, au bout de laquelle il m'a été tout bonnement impossible d'aller. Le fait est rarissime, et il mérite du coup clairement d'être signalé. Je n'ai pas l'habitude de lire les romans d'écrivains russes, et c'est le cas pour cet opus d'Edouard Verkine donc, qui fait ici écho au voyage de Tchekhov sur l'île de Sakhaline, au large de la Sibérie et du Japon, en avril 1890.

Le livre est une accumulation d'anecdotes, de flashbacks et de détails, bien souvent malheureusement inutiles : il est bien difficile d'y trouver un fil rouge clair, et une indication de là où l'auteur veut en venir. Suivre Lilas et Artiom se révèle être un véritable supplice, au devant des descriptions qui nous font perdre très vite foi dans la qualité de ce roman, et ce dès les toutes premières pages (et j'en ai supporté environ 300, dans l'espoir que cela finisse par changer et s'améliorer).

Dommage, car l'objet était plutôt sympathique, certaines scènes horrifiantes sont même plutôt bien décrites, mais vraiment je pense que parfois, une carte de l'île avec les villes et les prisons principales n'auraient sans doute pas été du luxe pour aider à la bonne compréhension.

Ce Sakhaline est un roman qui se dit post-apocalyptique, avec un auteur qui étend les limites du genre : il faut arrêter avec ce genre de formule, surtout pour un tel résultat... Un roman à fuir comme la peste, à défaut du MOB qu'on n'aura finalement que très peu croisé...