La situation en Aléra est critique : les vordes sont des millions, leur supériorité numérique est écrasante. A la tête des Aléréens suite à la mort du Premier Duc Gaius Sextus, Aquitainus Attis ne peut que reculer encore et encore, en organisant au mieux la retraite des réfugiés. Mais où aller ? Dans la vallée de Calderon peut-être, où le Comte Bernard prépare discrètement des défenses depuis plusieurs années. Ce n'est cependant qu'un palliatif temporaire : pour sauver les survivants il faudrait un miracle.
De son côté, Gaius Octavien fait tout son possible pour arriver au plus vite. Ses légions, ses alliés canims et ses pouvoirs furiesques pourraient faire la différence. Mais sera-t-il de taille pour éliminer la reine vorde, et ce avant qu'Aléra n'ait complètement disparu ?
Le moment est venu de l'affrontement final, ce roman enchaîne donc batailles sur batailles. Cela pourrait devenir lassant, mais il reste cependant de la place pour du liant, des passages où l'on voit interagir les personnages auxquels on s'est attaché depuis le début de ce cycle. De plus, l'auteur a fait un gros effort pour imaginer des stratégies de combat sans cesse renouvelées, où les surprises sont de la partie. C'est l'occasion d'admirer l'ingéniosité de Tavi, sa capacité à penser différemment. Le jeune homme est maintenant un chef charismatique, que ses guerriers suivraient en enfer s'il le faut, et il agit d'ores et déjà comme le Premier Duc qu'il doit bientôt devenir.
A ce propos, je regrette un peu que le focus ait été mis seulement sur l'opposition avec les vordes. Je me réjouissais d'avance de la confrontation entre Octavien et Attis pour la place de Premier Duc, des embûches qui se dresseraient sur sa route pour faire accepter une Marate comme compagne officielle, etc. mais il n'y a rien de tout ça. Cette partie là est trop facile par rapport au reste des problèmes rencontrés ici, peut-être pour ne pas leur faire d'ombre.
Pareil pour l'explication sur cette société qui combine origines romaines affirmées et magie : j'ai apprécié de recevoir un semblant d'indication sur le sujet, mais en deux lignes, ça reste vraiment trop bref !
C'est une excellent conclusion à une excellente série. Peut-être pas le meilleur tome du lot, mais une lecture très prenante et vraiment sympa qui ne laisse qu'un regret : devoir dire adieu à Tavi et ses amis.