La neuvième compagnie vient à peine d’achever une campagne dans les Marches occidentales, un territoire nouvellement conquis au nom du Roy, qu’elle est envoyée vers une nouvelle mission périlleuse. Au Nord du royaume, l’éternelle brume surnaturelle change de nature. Elle s’avance sur les terres des hommes et recrache davantage de créatures. Ces monstres cauchemardesques se feraient de plus en plus endurants et à même de s’aventurer plus loin que jamais de leur brume natale.
Dans la capitale, le Régent s’inquiète de menaces plus pressantes, comme la banqueroute ou la famine qui menacent le peuple, tandis que le clergé et l’ordre des mages se querellent pour déterminer l’origine des changements à l’œuvre : colère divine ou phénomène naturel à exploiter ?
A Crevet, ville assiégée par les monstres, et dans le territoire plongé dans la brume, la neuvième compagnie va s’exposer à des périls plus grands que jamais pour protéger le royaume et ses habitants.
Chevauche-brumes est un roman de fantasy puissant et efficace. Ses scènes d’action sont claires, percutantes et, bien souvent, terrifiantes. Les monstres sont particulièrement répugnants et donc réussis.
La description de son univers est rondement menée : on comprend dès les premiers chapitres quelles en sont les principales caractéristiques. S’il n’est pas aussi touffu que d’autres univers de fantasy, il est bien construit et il gagne en lisibilité. Si d’autres ouvrages de fantasy pèchent par une construction de monde parfois trop alambiquée, ce n’est pas le cas ici. Cela ne veut pas pour autant dire que le monde décrit n’a pas son atmosphère bien à lui. Entre les guerrières de Longemar, les différentes spécialités de mages, les Dieux, on sent que le paysage en arrière-plan de l’intrigue a été savamment travaillé...
L’intrigue elle-même est finement ciselée : on suit les efforts d’une compagnie pour contrer une invasion de monstres dont l’origine mystérieuse va s’éclairer à mesure que les soldats progressent.
Le nombre de personnages est assez conséquent mais la compagnie ne tarde pas à se scinder en plusieurs groupes, ce qui permet de se familiariser assez rapidement avec les protagonistes. Ces derniers sont souvent hauts en couleurs, avec des caractères bien tranchés, et on a plaisir à les suivre jusque dans les endroits les plus redoutables du Bleu-royaume.
En résumé, Chevauche-brumes est un très bon roman de fantasy pour qui souhaite de l’action et des personnages attachants sans intrigue tarabiscotée. On peut très bien le lire et s'arrêter à cet ouvrage mais, pour les amateurs, une suite, Les Flots sombres, est également parue.