Mahaut et ses amis sont parvenus à sauver les adultes de leur village d’une curieuse épidémie et à défaire Zacharia, l’oncle de Mahaut, sorte de sorcier maléfique. Cependant, le répit est de courte durée. L’hiver venu, d’étranges rêves viennent assaillir Mahaut.
Une nuit, elle s’éveille persuadée qu’un terrible malheur va s’abattre. Dans son jardin, elle rencontre un chat qui la guide jusqu’à une chouette, clouée à un arbre par deux adolescents. Ces derniers enlèvent Mahaut et, à sa grande stupeur, la conduisent au repère de son oncle. La jeune fille va devoir encore une fois faire appel à toute son intelligence et à tout son courage pour se tirer de ce mauvais pas. Heureusement pour elle, ses amis sont bien décidés à lui venir en aide.
On retrouve avec plaisir Mahaut et ses amis dans la suite de leurs aventures. Tous ces protagonistes gagnent encore en personnalité au cours de ce second tome de la série. Mahaut se trouve livrée à elle-même pendant une bonne partie du volume, ce qui offre également l’occasion de voir qu’elle sait aussi se débrouiller par elle-même et qu’elle ne manque pas de ressources. Il est toujours appréciable de suivre de tels personnages, ceux qui ont bien quelques faiblesses mais qui tentent de tirer partie de leurs atouts pour avancer.
L’ambiance magique du premier tome, mi-médiévale, mi-fantastique et pleine de bons sentiments comme de monstres terrifiants, est au rendez-vous. En effet, on découvre de nouvelles facettes des capacités surnaturelles de Mahaut mais aussi de nouvelles embûches toutes aussi surnaturelles. Je n’en dirai pas plus pour ne pas trop gâcher le plaisir de la lecture mais l’une des compétences du grand vilain, celle de se rendre invisible et donc de pouvoir épier ses adversaires à tout moment, est assez efficace pour instiller un climat de tension au récit.
Certaines scènes d’action sont d’ailleurs trépidantes. Sophie Noël n’hésite pas à mettre ses personnages en danger et à les soumettre à des dilemmes moraux, aux conséquences parfois lourdes.
Ces scènes sont contrebalancées par d’autres, bien plus légères, d’interactions entre les personnages. L’affection pour ses amis et sa famille est en effet à nouveau un des axes centraux du récit, qui lui apporte une grande fraîcheur. Le style d’écriture de Sophie Noël est toujours aussi plaisant. La forêt, les château et villages abandonnés qui servent de repère aux « vilains », prennent vie grâce à un vocabulaire riche mais accessible pour les jeunes lecteurs.
La couverture réalisée par Julie Rouvière donne envie de se plonger bien vite dans la lecture avec ses jolis tons bleus et l'atmosphère menaçante et mystérieuse à la fois qui s'en dégage. Elle dépeint en outre parfaitement l'une des scènes fortes du récit.
En résumé, les amateurs de la série y retrouveront tous les ingrédients : les périls surnaturels, les personnages attachants ou encore l’univers énigmatique et bien décrit.