Les Chroniques de l'Imaginaire

Walking Cat (Walking Cat - 3) - Kitaoka, Tomo

L’île n’est plus un refuge pour quiconque depuis qu’une réfugiée a ramené la maladie avec sa petite fille, qui n’a pas tardé à se transformer en zombie et à semer la mort derrière elle. Kaoru refuse de s’enfuir sans sa mère mais se trouve séparée de Miku. Celui-ci trouve vite un nouveau compagnon de voyage en la personne de Fûta, jeune adolescent qui vient de perdre son amie et a également égaré Adrianne, son chat. La présence de Miku redonne un sens à la vie de Fûta, qui va tenter de le restituer à celle qu’il estime être sa propriétaire légitime, Kaoru.

Ce troisième tome est le dernier de la série Walking Cat. Je dois avouer avoir été décontenancée par la transition du premier au second tome, d’un « propriétaire » de Miku à un autre et avoir attendu avec impatience ce tome pour voir comment l’auteur renouait les différents fils de l’intrigue. De fait, on saisit enfin le mécanisme principal de l’intrigue, même si rien n’est vraiment résolu à la fin de la série. Je pense qu’elle aurait pu gagner à être bien plus longue. 

En effet, la logique est donc la suivante : Miku aide son propriétaire du moment, d’une manière qui n’apparaît plus clairement que par la suite, et change de propriétaire. Il aide ainsi les humains à survivre ou à aider leurs proches dans ce monde peuplé de zombies. Ainsi, Miku a réuni Kaoru et sa mère et fait avancer leur relation, comme il avait accompagné son premier propriétaire jusqu’à l’île. Ce tome suit la même logique, Miku redonnant un objectif à Fûta. 

L’univers créé par Tomo Kitaoka a une atmosphère particulière. On reste en effet dans une zone géographique assez restreinte, les personnes se croisent, se recroisent, se connaissent ou se reconnaissent. Cette impression de vase clos est un peu déroutante car on pourrait croire que la série va se poursuivre et qu’on va en apprendre plus encore sur cet endroit ou ces gens. La fin elle-même est assez ouverte. Quelques lueurs d’espoir pointent à l’horizon grâce à un scientifique travaillant à un remède et on croit comprendre qu’une guérison est possible. Cette touche plus positive est assez bienvenue étant donné la sortie de ce tome dans un contexte, plutôt anxiogène, de pandémie mondiale. Ce n'est cependant pas volontaire puisque l'édition japonaise date de 2018.

Sur une toute autre note, les amateurs de félins trouveront leur compte dans cet opus car certaines cases en sont pleines. Et bien sûr, ils sont tous plus mignons les uns que les autres. Les amateurs de zombies et d’horreur seront aussi ravis d’assister à certaines scènes à glacer le sang. 

Pour résumer, ce fut une lecture en demi-teinte pour moi. J’ai apprécié les deux premiers tomes mais c’est vraiment dans celui-là que les qualités de la série sont le mieux mises en valeur : les atroces zombies, les mignons chats, le développement psychologique des personnages, l’univers… Et c’est pile à ce moment que tout s’arrête ! 

Ce dernier tome de Walking Cat est une réussite mais une réussite assez frustrante pour le lecteur. Il plaira cependant à ceux qui aiment les séries brèves et qui laissent la place à l’imagination.