Haru est une jeune femme de vingt-sept ans qui se définit elle-même comme une otaku. Elle n’a aucun intérêt pour les relations avec les autres, mange seule ses boissons et gelées énergétiques au déjeuner et adore rentrer chez elle pour regarder des animés, jouer aux jeux vidéo ou chercher des goodies à acheter pour compléter le cocon qu’elle s’est créé chez elle. Elle s’habille toujours sobrement d’une jupe bleu marine et d’un chemisier blanc parce que la mode ne l’intéresse pas et qu’elle ne veut pas perdre de temps à choisir ses vêtements le matin, préférant regarder un animé avant d’aller au travail plutôt que de s’embellir. Elle aime sa vie solitaire, et la seule sortie qu’elle s’accorde avec plaisir à l’extérieur pour ses loisirs - hormis celles consacrées à l’achat d’objets dans le but d’alimenter ses passions - c’est de passer un moment dans un café où elle boit des highball (boissons alcoolisées) en mangeant des pâtisseries ultra-sucrées.
Un soir où Haru se sent triste de ne pas oser dire à ses collègues qu’elle est très heureuse d’être seule, que son mode de vie lui convient et qu’elle préfère les personnages en 2D plutôt que le monde réel, elle fait la connaissance d’Ao dans le café où elle s’est réfugiée et où elle boit plus que de raison ce soir là. Ao, qui semble au premier abord être une très belle femme, se révèle être un homme qui assume de s’habiller de manière très féminine et dit à Haru qu’elle n’a pas à avoir honte d’être une otaku. Après moults verres, Ao dort chez Haru qui découvre au matin qu’elle a accepté de prendre un nouvel appartement avec Ao et de vivre en colocation avec lui, en tout bien tout honneur, celui-ci avouant préférer les garçons.
Leur colocation démarre sous les meilleures auspices quand ils décident des règles de la maison, dont l’une est que chacun d’entre eux devra faire un bento par semaine pour l’autre, Ao en ayant préparé un pour Haru après la nuit qu’il avait passé sur le canapé de la jeune femme.
C'est un manga dédié à la fois à la cuisine et à l’acceptation de la différence. A la fin de chaque chapitre, l’autrice donne une des recettes préparées par l’un des personnages de l’histoire. C’est ainsi qu’on trouve les carottes râpées d’Ao, le riz au saumon de Haru et d’autres recettes, qui sont aussi réunies à la fin du volume pour ceux qui voudraient les retrouver plus facilement. J’avoue que certaines font très envie et que je pense en tester une ou deux dès que j’aurai réuni les ingrédients.
L’histoire commence de manière assez classique, même si les protagonistes ne le sont pas. On a plus l’habitude de voir des otaku garçon, et ce sont souvent des adolescents ou des jeunes adultes, tandis qu’ici Haru a vingt-sept ans et est très heureuse de son sort. Mais elle aimerait que les autres l’acceptent telle qu’elle est, sans la juger ou la plaindre, car elle se sent très heureuse dans sa vie. Ao, lui, assume son côté féminin et semble beaucoup plus extraverti que Haru. Très vites, ils se révèlent attachants tous les deux, et on suit avec intérêt les débuts de leur colocation sous conditions.
Ao va aider Haru à sortir un peu de sa bulle, et surtout va la « forcer » à préparer des bentos alors qu’elle n’est pas une grande cuisinière. Mais poussée par les délicieux bentos qu’Ao lui prépare, elle va essayer de relever le défi pour ne pas le peiner. J’avoue que j’ai hâte de découvrir la suite avec d’autres recettes.