Loliland est un royaume franchement particulier. A première vue, tout ne semble que féérie et couleurs éclatantes : un lieu imaginaire, peuplé de créatures magiques, et où tout ne pourrait qu'aller bien. Sauf que bien des choses ne tournent pas rond dans ce Royaume, à commencer par une différence scandaleuse qui est faite, entre les Beaux et les Moches...
Ainsi, tandis que les Moches sont là pour se taper tout le travail ingrat, les Beaux, eux, vivent dans les beaux quartiers, et n'ont franchement pas à se fatiguer, pour mener leur petite vie de licorne tranquille. Oui, car les habitants de Loliland sont des licornes, même s'ils ne ressemblent pas beaucoup à l'image que l'on se fait du mythique animal, si ce n'est la corne qu'ils arborent tous fièrement.
Et un malheur est sur le point d'arriver, par une journée d'orages et de tempêtes, qui amène là une certaine Penny, petite fille amnésique, qui viendrait d'un autre monde. Les choses pourraient bien se passer pour elle, mais voilà qu'une mystérieuse maladie a fait son apparition, juste au moment de l'arrivée de Penny... Les Beaux se transforment peu à peu en véritables zombies, s'infectant les uns les autres, très rapidement, malgré les efforts de la Maire de Loliland pour garder sa ville en bon état...
Il s'avère pour autant que les moches ne semblent pas touchés par la maladie en question. C'est ainsi tout naturellement que la Maire demande à deux d'entre eux d'amener Penny loin d'ici, pour un sort peu enviable...
C'est avec la série Animal Jack que nous avons pu faire la connaissance de ce petit format de bande dessinée, édité par Dupuis. C'est avec plaisir que nous voyons arriver d'autres séries sous ce format, avec notamment ce premier tome de Lolicornes, une série qui semble tout droit dirigée vers un public de petites filles attirées par ce genre d'univers. Curieux, d'ailleurs, lorsqu'on connaît les productions des auteurs en question, avec notamment en tête Island, une série en deux tomes dessinée par Waltch.
Eh bien, justement : on est là dans une série qui n'hésite pas à se moquer de ses propres codes, dans un humour ravageur et décapant, qui est franchement très agréable. C'est un peu comme la première fois que l'on découvre Shrek, qui n'hésitait pas à se moquer (gentiment) des gentilles princesses de Disney... Ici, Ced, Waltch et Gorobei n'y vont pas de main morte, avec des clins d'œil au Seigneur des Anneaux, mais aussi à l'actualité brûlante, et par exemple la grande hésitation des français à se faire vacciner pour lutter contre le Covid : un passage particulièrement jouissif !
Au final, ce premier tome de Lolicornes s'avère tout à fait plaisant et mordant, avec un humour décalé du meilleur effet : on a du premier degré, mais aussi du second, et cela permettra également aux adultes de passer un excellent moment, à un autre niveau de lecture.
Lolicornes, c'est du tout bon, et pour un public franchement large : n'hésitez pas à découvrir ce premier tome !