Garion passe toute son enfance et son adolescence avec sa tante Polgara - dite « tante Pol » - dans la ferme de Faldor en Sandarie. Il ignore complétement que sa destinée a été prédite des milliers d’années auparavant et que sa tante le surveille étroitement afin que cette destinée s’accomplisse. Il est heureux à la ferme, partageant ses journées entre les corvées que tante Pol lui inflige et les jeux avec ses camarades d’enfance.
Mais au quinzième anniversaire de Garion, Sire Loup, un conteur itinérant, arrive à la ferme et toute la vie de l’adolescent va en être changé. En effet, après avoir appris qu’un mystérieux objet a disparu, tante Pol décide de partir avec Sire Loup à sa recherche et refuse de laisser Garion à la ferme. Le jeune homme, flanqué de Sire Loup, de sa tante et du forgeron Durnik qui a proposé de les accompagner lors de leur périple, se retrouve donc sur les routes du royaume alors qu’il n’a jamais quitté le vallon où se trouve la ferme de Faldor.
Très vite, Silk et Barak se joignent à leur petit groupe et leur voyage va les mener à travers le pays jusqu’au moment où Garion va découvrir la vérité : Sire Loup est un puissant sorcier âgé de plusieurs milliers d’années, Polgara est sa fille, mais aussi une puissante sorcière, et, à part Durnik, chacun de ses compagnons possède une forme de puissance. Que ce soit par la magie pour Belgarath et Polgara, ou par des liens de sang noble pour Silk et Barak. Et l’objet volé n’est autre que l’Orbe d’Aldur, un puissant artefact.
Et Garion va se rendre compte que la magie coule aussi dans ses veines et qu’en plus, il a déjà une promise !
La Belgariade est l’un des cycles majeurs de la fantasy qui a connu un énorme succès aux Etats-Unis au cours des années 80, et qui a été traduit en France entre 1990 et 1992. A l’occasion des ses trente ans de publication chez Pocket, l’œuvre a été intégralement révisée et son glossaire harmonisé.
La trame narrative est habituelle au genre. Un jeune garçon, doté de pouvoir qu’il ignore, entreprend un long voyage qui se révèle initiatique, jusqu’à la révélation finale. Cela semble banal, mais Eddings et sa femme ont réussi à créer des personnages qui, bien que très archétypaux, se révèlent avoir des facettes intéressantes et surtout amusantes. Garion, par exemple, n’est pas forcément le plus intelligent du groupe, mais il est malin, et comme il a été élevé dans une ferme, il a un bon sens paysan qui lui permet de prendre de bonnes décisions quand il a des responsabilités. Même si parfois il y a des ratés.
Celle qui deviendra sa femme, Ce’Nedra, est une rousse explosive, ce qui est banal pour une princesse au fort caractère, mais elle a un certain attrait pour l’argent à cause de son éducation et elle a du sang dryade dans les veines, ce qui n’arrange pas son caractère.
Belgarath est un sorcier qui aime les mystères, mais qui a une sacré descente et aime la bonne chère.
La galerie des personnages est nombreuse, les pays, les villes et les dieux aussi. L’univers est foisonnant mais l’histoire prend le temps de prendre sa place. Comme c’est un parcours initiatique, et que les lecteurs apprennent les choses en même temps que Garion, les informations n’arrivent pas toutes d’un seul coup, ce qui peut sembler parfois un peu longuet, mais permet à l’auteur de bien développer son univers. Et on voit Garion qui grandit au fur et à mesure qu’avance l’histoire, sans que, d’un seul coup, il ne devienne super puissant.
Ce qui, pour moi, est le plus important dans cette série, c’est qu’elle est bourrée d’humour. Beaucoup de passages sont très drôles, et Eddings n’hésite pas à se moquer gentiment de ses personnages, Garion en faisant souvent les frais.
Quant à l’objet livre en lui-même, j’avoue que j’aime beaucoup l’illustration de couverture, et que la mise en page intérieure change de la disposition habituelle. Cependant, pas facile de le caser dans un sac, avec ses presque 1200 pages et ses presque un kilo !
À conseiller à tous les fans de fantasy et aux gros lecteurs donc, c’est une excellente série pour entrer dans le monde de la fantasy.