Les Chroniques de l'Imaginaire

Pacific Palace (Spirou et Fantasio - Le Spirou de... - 17) - Durieux, Christian

Autant on a l'habitude de voir Spirou en tenue de groom, autant ce n'est pas franchement le cas pour Fantasio, qui se retrouve à l'accueil du Pacific Palace, sur les recommandations de Spirou... Mais le journaliste n'est pas franchement le meilleur à son poste, s'y endormant régulièrement, et Mr Paul, leur supérieur hiérarchique, commence à ne pas le voir d'un très bon œil.

Mais aujourd'hui, l'heure n'est pas au remplacement de personnel, avec la délégation que le Pacific Blue s'apprête à accueillir... D'ailleurs, tous les journalistes du pays sont là : le Pacific Blue a été privatisé par un dictateur mondialement connu, un tyran dénommé Iliex Korda. Ce dernier est en voyage officiel, avec son épouse, ses agents de la sécurité, des gros bras qu'il ne vaudra mieux pas chercher, et surtout sa jeune fille, Elena.

Même si c'est difficile, au vu du personnage et de son Histoire, il convient pour Spirou de rester professionnel en toutes circonstances. Et si c'est plus compliqué pour Fantasio, qui pense déjà au scoop qu'il pourrait dégoter, c'est également important pour Mr Paul, qui a ses employés à l'œil. Et il y a pourtant un élément tout autre qui pourrait perturber Spirou : c'est tout simplement Elena, qui a tapé dans l'œil du groom, avec son regard envoûtant...

C'est Christan Durieux (Les gens honnêtes) qui signe ce nouveau tome, le dix-septième déjà, de la série Le Spirou de... On y retrouve une ambiance plutôt pesante, en huis-clos, avec peu de personnages, enfermés dans un hôtel alors que la tempête fait rage à l'extérieur. L'auteur prend le parti de scénariser un récit sérieux, lourd, qui n'est pas sans rappeler la venue de Kadhafi en France en 2007. Exit donc la légèreté et la fantaisie, que l'on peut souvent trouver dans les aventures de Spirou et de Fantasio.

Pour autant, c'est un vrai plaisir de parcourir ces pages : la couverture, avec un Spirou naturellement rouge qui ressort au milieu de toutes ces palettes de bleus, est franchement magnifique, et les dessins de Christian Durieux ne seront pas en reste, dans les planches de l'album. C'est beau, épuré, avec une lisibilité sans faille, et un soin tout particulier mis dans les expressions des personnages, qui sont pour la plupart très vite attachants, voire même envoûtants si on parle de cette jolie Elena.

Bien entendu, les rebondissements seront de la partie et, sans vouloir dévoiler quoi que ce soit, ils ont le mérite d'être franchement inattendus, dans ce tome.

Ce Pacific Palace constitue donc un nouveau one-shot plaisant et franchement réussi : une très jolie vision du héros de Franquin, par Christian Durieux !