Shana Walders a dix-neuf ans, et est plutôt mignonne, deux bonnes raisons pour se comporter en enfant gâtée, d'autant qu'elle est une précieuse ressource nationale, en ces années 2030 où la fertilité humaine a dramatiquement chuté. Mais son rêve d'entrer dans l'Armée des USA semble définitivement compromis quand on l'estime coupable de mensonge devant un comité à qui elle avait été sommée de décrire ce qu'elle avait vu après l'accident de train de Lanham.
Le Dr Nick Clementi a à peu près renoncé à convaincre qui que ce soit de l'action des perturbateurs endocriniens sur la fertilité humaine, et sur le cerveau des enfants qui arrivent à naître. De toute façon, il sait que le mycosis fongoïde dont il est atteint ne lui laisse plus guère de temps avant de mourir. Peut-être assez de temps pour fournir un enfant à sa jeune belle-fille, Laurie, et pour aider cette jeune soldate, Shana Walders, dont il est sûr qu'elle n'a pas menti au comité.
Cameron Atuli est danseur, amoureux et amnésique, suite à une procédure volontaire d'effacement de souvenirs. Cela ne lui pèse pas, jusqu'à l'arrivée des cauchemars, et jusqu'à l'intrusion dans sa loge d'une espèce de folle exigeant de savoir comment son visage a pu se retrouver sur des faces de chimpanzés.
La réédition de ce roman déjà ancien semble d'actualité, en ces temps où les théories du complot poussent comme des champignons après l'averse. De surcroît, le fait qu'il y existe en effet un complot au plus haut niveau du gouvernement est plaisant. Le lecteur passe d'un personnage principal à l'autre en changeant de chapitre, et l'action ne faiblit guère. C'est un roman court, dont le thème reste d'actualité.
Le besoin de materner n'est pas si souvent traité, et il l'est ici de façon émouvante, avec le personnage de Laurie. Le thème du vieillissement de la population, et, surtout, l'influence que ce "Basculement" a sur la société en général et les plus jeunes générations en particulier, est bien intéressant aussi.
En somme, pour qui cherche un roman vite lu, à la fois distrayant et donnant à réfléchir si on le souhaite, cette réédition est sans conteste une bonne indication.
