Le conflit s’annonce inévitable au sein des Prodiges, humains doués de super-pouvoirs. Les Renégats, symboles de l’ordre et avatars du bien, ont développé une arme surpuissante, capable de réduire à néant les pouvoirs des super-vilains et ont même capturé leur leader, pourtant réputé mort. Cependant, les super-vilains, qui préfèrent se doter du nom d’Anarchistes, n’ont pas dit leur dernier mot et comptent bien retourner l’arme des Renégats contre eux.
Entre eux les deux, Adrian et Nova ignorent comment jongler entre le respect de leur clan et de leurs propres idéaux. Adopté par les leaders des Renégats, Adrian emprunte de plus en plus souvent une identité secrète pour faire régner la justice à sa façon. De son côté, Nova a été élevée par les Anarchistes et leur sert d’agent infiltré auprès des Renégats. Alors que la relation amoureuse des deux jeunes gens se développe, aucun des deux n’a avoué son secret à l’autre… et la catastrophe guette.
Ce dernier tome du Gang des Prodiges ne laisse pas retomber la tension et se conclut même sur un final en apothéose, comme le suggère d’ailleurs son titre Supernova. Adrian et Nova, les deux protagonistes, ne sont pas épargnés ! Ils doivent se battre contre eux-mêmes, leurs peurs, leurs doutes… parfois, contre les personnes même qui les ont élevés mais aussi et surtout contre l’autre clan de prodiges. Le principal problème étant que l’autre « clan », l’ennemi, diffère selon le protagoniste.
Le lecteur est d’ailleurs lui aussi malmené car Marissa Meyer parvient à rendre les deux factions très réalistes : leurs points de vue, d’apparence irréconciliables, se défendent ; les deux clans ont des atouts et des failles sur le plan moral. L’auteure réussit aussi à susciter de l’empathie pour ses deux héros. Entre Nova et Adrian, j’ignore d’ailleurs lequel j’ai préféré. À l’image de leurs clans, les deux ont des défauts mais aussi beaucoup de qualités. Leur histoire d’amour impossible fait bien sûr tout le sel de ce récit mais celui-ci va au-delà d’une simple bluette sur fond de super-héros. Le rapport à la différence, à la famille, à l’amitié sont interrogés et plutôt bien amenés – quoique de manière assez spectaculaire.
Les scènes d’action sont en effet fortes en émotion, presque cinématographiques, ce qui était d’ailleurs peut-être le but recherché. Je ne suis moi-même pas très fan des histoires de super-héros mais comment ne pas être sensible à un rythme si maîtrisé, une action aussi bien pensée, des personnages si attachants et des dilemmes moraux si bien posés ? Réponse : on ne peut pas. Si vous avez aimé la série, lisez-le ! Et si vous ne la connaissez pas mais que vous aimez la littérature Young Adult, les amours impossibles, les secrets, les agents doubles ou triples et les super-héros… je ne peux que la recommander.