Chimère est rentrée de Panama avec Oscar, qui est devenu son amant. Elle rend visite à Theo van Gogh, qu'elle prend pour son père, mais elle repart très déçue par cet homme insipide. Alors elle se lance à corps perdu dans le sauvetage de la Perle Pourpre : la maison close périclite depuis qu'Apollonie est partie en volant tout l'argent disponible. Les clients se font rares, les dettes s'accumulent.
Si Chimère est encore confronté à maints problèmes dans ce sixième et dernier tome - la mauvaise santé de Gisèle qui se meurt, le chantage mené par Apollonie... -, le ton est moins morose. La jeune tenancière s'est reprise en main, aidée par Oscar, et elle va de l'avant, bien décidée à se construire une nouvelle vie plus heureuse. C'est donc l'espoir qui prédomine finalement.
Les dessins, qui m'avaient un peu chagrinés dans le tome précédent, ont ici plus d'éclat et sont un peu moins anguleux. On se régale avec les paysages urbains, l'Exposition Universelle avec en emblème la Tour Eiffel flambant neuve, la Provence où Vincent van Gogh est interné, les champs de blé peints par l'artiste peu avant sa mort... Les personnages ont des émotions à fleur de peau. On prend un vrai plaisir à parcourir les pages.
A travers le destin imaginaire de Chimère, qui aura été au cœur des événements de son temps, c'est toute une époque dont on s'imprègne, celle de la fin du XIXème. La happy end semble un peu facile après toutes les épreuves traversées par la jeune fille, mais elle nous laisse sur une note légère bienvenue après la noirceur de certaines péripéties. C'est donc dans son ensemble une chouette série, avec ce qu'il faut d'action, de petite histoire dans la grande Histoire pour nous tenir en haleine, le tout sublimé par des dessins fort plaisants.
