Crocs et Alambics est une anthologie de nouvelles éditée à la suite d’un appel à textes par Crin de Chimère courant 2020. Au total, ce sont 10 nouvelles soigneusement sélectionnées que vous pourrez découvrir dans ce recueil.
Moonshine par Philippe Aurèle Leroux : ou quand un monstre errant dans une navette abandonnée attise les convoitises.
Sangpiternel par Yoann Dubos, où on plonge dans un monde où les humains et les améliorés ne s’entendent pas vraiment…
Caris et Cagom par K. Sangil : une histoire à deux voix, avec une mise en page originale. Difficile d’en dire plus sans rien dévoiler. Malgré son originalité globale, la fin ne m’a pas convaincue.
Partie de Chasse par Fabrice Pittet, quand différentes équipes cherchent à capturer l’ultime spécimen d’une race disparue. La fin m’a particulièrement fait rire.
Où est le monstre ? par Constantin Louvain, une autre recherche de monstre dans un vaisseau. Mais qui fait se poser la question : les humains sont-ils plus monstrueux que leurs proies ?
La plus belle des réussites par Alexandre-Fritz Karol : l’Alecto prend la mer pour rejoindre un autre continent et se retrouve face à des difficultés inattendues.
Cauchemar organique par Paul Vialart, où on se demande qui sont les robots et qui sont les humains…
Le cantique de Shrödinger par R. Senelier, ou quand Chimère ne voulait juste que danser. Une histoire douce-amère sur la mémoire.
Ad Monstrum par Alicia Alvarez et Jenna Preston-Penley. Des monstres. Une arène. Des « dompteurs » qui dirigent les monstres. Au premier coup d’œil, j’ai senti l’influence du premier épisode de Love, Death & Robots, la série éponyme de Netflix. Mais les autrices ont su s’en détourner avec brio.
& en bonus : Xoth par Kaegor de Rion. Un homme corbeau qui semble immortel tombe aux mains d’un alchimiste qui veut lui dérober son secret.
« Jour inconnu. La créature rôde au gré de nos couloirs. À mesure de sa recherche de chair, elle semble gagner en intelligence. Comme si cette chasse incessante était un jeu, une source de connaissance pour elle. Je suis si fatigué ; cette fuite, cette survie dans ce centre de recherches abandonné et clos, me rend fou. Je stagne dans ma déchéance. C’était un test. Juste un test… Un chercheur est-il vraiment prudent ? À vous de le lire. »
Tel était le pitch directeur de Crin de Chimère pour l’appel à textes. Autant dire que les textes sélectionnés s’en éloignent parfois un peu, parfois beaucoup, mais ce fut globalement à mon plus grand plaisir. Il faut dire qu’à la base, j’étais assez enthousiaste parce que je pensais tomber sur une anthologie parlant de vampires et d’alchimie (mon excuse était que je n’avais lu que le titre… *tousse*), et que j’ai été plongée d’un seul coup dans un monde de SF mâtiné de steampunk.
Le choc fut donc rude pour moi qui lit très peu de SF, mais qui aime bien le steampunk. Mais ce fut un bon choc, car j’ai trouvé l’anthologie globalement excellente, bien que l’ensemble des histoires soient très noires au niveau ambiance.
J’ai eu un peu de mal avec la nouvelle Caris et Cagom, déjà parce que je n’avais pas compris comment la lire et que cela m’a agacée, même si la composition graphique se révèle maline et plutôt chouette, mais aussi parce que j’ai trouvé la fin un peu en dessous du reste. Toutefois j’ai beaucoup aimé l’humour sous-jacent tout au long de l’histoire et le point de vue employé, différent des autres histoires.
(A noter un souci de mise en page sur Caris et Cagom dans la version numérique)
C’est donc une très bonne anthologie que nous propose Crin de Chimère en ce début d’année, et je l’ai déjà conseillée à quelques amis, plus férus que moi de SF. Je ne regrette pas ma lecture, les histoires étant d’excellente facture avec des plumes de qualité.