Les Chroniques de l'Imaginaire

Loser Jack (Loser Jack - 1) - Erroc & Rodrigue, Michel

La petite ville de Pistol Rock est une bourgade charmante, avec son saloon, son croque-mort, ses cow-boys, et sa chanteuse, Rita, qui fait tourner les têtes. Vous l'aurez compris : c'est en plein western qu'on se retrouve ici, et qui dit western dit un héros habile du colt, et dont Rita sera forcément amoureuse, auquel on va immédiatement s'attacher. Et bien, il n'en est rien, puisque c'est Jack que l'on va accompagner ici.

Et Jack a tout d'une demi-portion : très petit, il a même du mal à grimper sur son poney, lequel n'a d'ailleurs rien d'un fringuant destrier. Jack vit encore chez sa mère, laquelle l'envoie régulièrement à l'épicerie afin d'y acheter du vermifuge pour ses poules. Peu glorieux, surtout lorsqu'on cherche à draguer Rita, qui n'arrête pas de vous envoyer paître...

Alors, Jack prend une décision. Il sent qu'il a un destin à accomplir. Il ne peut pas être un bouseux toute sa vie. Comme d'autres dans cette ville, Jack va se lancer dans une carrière de chasseur de primes. Un métier dangereux, sans doute, mais qui devrait enfin décider Rita à porter un regard différent sur Jack... Mais le jeune homme n'est pas très courageux... Et les desperados sont légion, dans cette région. Et ils font quand même franchement peur... Heureusement, les montants des primes sont souvent une bonne indication, sur la dite dangerosité de l'homme à arrêter. Encore faut-il parfois avoir toutes les informations, avant de se lancer dans des courses poursuites effrénées...

C'est Erroc (au scénario) et Rodrigue (au dessin), avec Mikl à la couleur, qui nous donnent l'occasion de découvrir ce premier tome de Loser Jack, qui paraît chez Bamboo. D'emblée, on tombe sous le charme, avec ce soi-disant héros, qui n'a pas grand chose pour lui. Bien entendu, c'est ce qui fait tout son charme et toute son originalité, et cela donne ainsi lieu à des gags franchement drôles, et à des situations qui sont parfaitement amenées et réfléchies.

Les dessins de Rodrigue sont tout ce qu'il y a de mignon : on a du détail, et aussi de la lisibilité, avec des couleurs chatoyantes, qui collent parfaitement à cette ambiance western. Le livre respire l'amour que les auteurs peuvent porter au genre western : on sent l'influence des Tuniques Bleues ou de Blueberry. Pour autant, les auteurs ont souhaité faire quelque chose de différent, et cela est franchement réussi, avec ce choix de personnage principal.

Ce premier tome de Loser Jack plaira autant aux enfants qu'aux adultes. Il permettra aussi aux plus jeunes de découvrir et s'intéresser à ce genre qu'est le western, tout en faisant penser également à la série Six-coups, éditée chez Dupuis, et également plutôt destinée à la jeunesse. Une excellente initiative pour faire vivre le genre auprès des plus jeunes, et leur donner envie de découvrir cet univers.