Dans cet Empire victorien alternatif, les denas produisent de l'énergie sans savoir comment l'utiliser, et les lynes prélèvent l'énergie des denas pour à peu près tout, de la création de sorts au rechargement d'appareils qui dans notre monde fonctionneraient à l'électricité. Cela, quand tout fonctionne bien.
L'histoire commence en Inde, quand Amiya Southall Dhoraji, âgé de dix ans, est attaqué par une lyne violeuse d'énergie, qui absorbe la quasi-totalité de son énergie, le laissant traumatisé, et presque mort. A la suite de cela, il restera incapable de donner son énergie à un être humain. De ce fait, sa propre énergie se trouve en surplus et lui crée des blocages, mais la donner aux plantes est très mal vu. Il travaille comme précepteur auprès des enfants Bloomsbury, et un jour il réalise que "sa" violeuse d'énergie est revenue dans le secteur. Il en informe immédiatement l'un de ses amis d'enfance, Clement Oxford, qui est un garde royal.
Il est le dena de Liliana Mayfair. Il est aussi son collègue et son compagnon, et serait son mari sans l'opposition de Lord Mayfair, le père de la jeune femme. Ce dernier est convaincu que l'engagement de sa fille dans la Garde royale n'est qu'un geste de rébellion contre lui et ses valeurs, et que son héritière finira par consentir à rentrer à la maison et faire un "bon" mariage. Quand Clement reçoit l'appel à l'aide d'Amiya, le couple en avise leur supérieur, Lord Westminster, qui les envoie sur place pour mener l'enquête.
Ce roman au décor exotique n'est pas d'une originalité transcendante quant à l'intrigue : un homme et une femme blessés et différents qui apprennent à s'apprécier et dont la réunion guérit chacun des éléments du couple, c'est du beaucoup vu. Toutefois, la société dans laquelle ils s'inscrivent est intéressante, construite par petites touches, et la présence des enfants, notamment, est un vrai plus.
L'action est incessante, mais avec des temps de pause suffisants pour que les personnages réfléchissent à ce qui se passe, et que le lecteur ou la lectrice reprenne son souffle et absorbe les informations qui lui sont communiquées. En fait, ce roman court est un vrai page-turner : je me suis surprise à ne pas pouvoir le lâcher avant la fin, d'une péripétie à l'autre, et séduite que j'ai été surtout par les méchants de l'histoire.
En somme, pour qui recherche une lecture de distraction fort honorable sans prise de tête, c'est certainement une bonne indication, et un nom d'auteure à retenir.