Le prince Léonate se prépare à guerroyer en Eïdonia pour aider son ami Alan. Dans l'immédiat, il faut déjà évacuer les paysans sur le chemin de l'armée averse, jusqu'à la capitale de la province, qui sera le lieu de l'affrontement. Les troupes ennemies, officiellement menées par Keynes, le fils du duc de Kriméria, sont en fait dirigées par le prince Schardt. Celui-ci jalouse la réputation de son demi-frère et compte bien l'éliminer. Or, si Schardt manque d'expérience, c'est un esprit brillant, avec un excellent conseiller - Trame, un mercenaire - et des troupes considérablement plus nombreuses : la balance penche nettement en sa faveur, la situation semble désespérée...
Ce troisième tome se consacre presque exclusivement au conflit entre Kriméria et Eïdonia. Les forces étant totalement déséquilibrées, seuls les talents de stratège de la belle Sheala peuvent retourner la situation. Ses plans ingénieux tiennent compte de tous les détails. Idée bien trouvée, le point de vue s'attarde plus souvent sur l'ennemi, qui ne peut que s'interroger sur ce qui les attend.
Le récit est très bien mené, mêlant habilement les préparatifs de la bataille et le développement des personnages. Sans surprise, Léo et Alan évoluent pour devenir des meneurs magnifiques, l'un en tant que guerrier, l'autre en tant que dirigeant d'une province, tandis que du côté des méchants Schardt et Trame sont détestables à souhait, car leur intelligence ne sert que leur propre cause.
Les dessins sont toujours magnifiques, malgré leur violence obligatoire vu le contexte. Ils sont bien détaillés, avec très peu de blanc dans les cases, mais sans être surchargés, c'est très agréable à parcourir même si les proportions des chevaux peuvent parfois heurter un puriste.
Le dernier chapitre annonce une nouvelle aventure qui ne laissera pas à Léo le temps de souffler, avec des dilemmes intéressants. Vivement la suite de cette excellente série !
