Après l'inondation, Washington est pleine de sans-abri. Parmi eux, Frank Vanderwal : il avait sous-loué pour un an l'appartement d'un collègue scientifique en détachement à l'étranger, mais celui-ci est revenu comme prévu, alors que Frank a finalement renoncé à repartir pour San Diego. Il lui est impossible de trouver un logement, et il décide finalement de se construire une cabane dans un arbre du Rock Creek Park, cependant qu'il prend sa douche à la NSF ou dans un club de sport où il s'est inscrit. Il a finalement réussi à joindre la femme avec qui il s'était retrouvé coincé dans l'ascenseur du métro, mais leur relation est compliquée.
Invités en famille au Khembalung, les Quibler, et Frank, également invité, assistent aux premières loges à la submersion de l'île. Cela ne peut qu'inciter Frank à travailler d'arrache-pied au projet porté par la NSF de saler suffisamment une zone très précise de l'océan Atlantique afin de redémarrer le Gulf Stream, dont l'absence entraîne un hiver très froid en Amérique du Nord et en Europe.
On suit en parallèle la vie de Frank, entre la forêt et le bureau, et ses rencontres avec une grande variété de gens, ces deux espaces se rencontrant dans un rapport particulier à la nature et à ses représentants ; les Khembalais et la famille Quibler, et l'inquiétude de Charlie quant à Joe, surtout depuis le voyage au Khembalung, pendant lequel quelque chose semble lui être arrivé, sur un plan auquel il n'a pas accès ; la campagne présidentielle de Phil Chase, le patron de Charlie, elle-même en parallèle avec la "flotte du sel".
Il se passe beaucoup de choses dans ce tome, même s'il s'agit d'un tome de transition, puisque la fin est clairement le moment où tout se met en place pour montrer quelles actions de plus grande envergure il sera possible d'entreprendre, à présent que la volonté et le pouvoir politiques ont changé de camp. Par ailleurs, il y a un équilibre toujours aussi bon entre l'évolution des personnages, et de leurs relations, et la peinture des actions concrètes entreprises, de façon concertée ou pas, pour lutter contre le dérèglement climatique. L'évolution de Frank est particulièrement intéressante, du savant coincé et méprisant du premier tome à "l'homme des Alpes" qui chante avec les gibbons, porte des couvertures en nylon aux potes, et emménage avec Rudra.
