Les fidèles d'Anrogh ont un sacré coup d'avance, pour balayer les forces des Némésiens, dans la province d'Enoch. Et pour cela, les monstrueux guerriers ont une alliée de choix, en la personne d'Enarya, une sorcière volcanienne. A présent que les troupes Némésiennes sont affaiblies, Anrogh demande à la sorcière d'infiltrer le Fort de la Pointe, afin de servir la tête pensante des derniers guerriers sur un plateau.
Pendant ce temps, c'est à la défense d'un pont, passage stratégique, qu'est affecté Araes, avec une dizaine d'hommes. Ces derniers ont peur : ils savent qu'ils seront en sous-nombre, devant les gigantesques et redoutables guerriers qui seront en face. Pourtant, Araes parvient à tirer son épingle du jeu, notamment en subtilisant une lourde pierre à un de ses adversaires, et en brisant le pont d'un seul coup. Un acte important, qui va permettre au Fort de la Pointe de ne pas être submergé par des hordes d'ennemis.
Depuis l'exploit, Araes, promu sergent par un capitaine couard qu'il ne supporte pas, est considéré par les hommes comme un demi-Dieu. Un personnage qui prendra une part prépondérante, pour sauver la vie d'un peuple qui ne sait plus où se cacher. Et les ordres de l'Empereur, en provenance d'Enoch, ne sont pas du tout du goût d'Araes. Pour l'Empereur, il faut rester caché, et attendre d'hypothétiques renforts. Une situation qu'Araes refuse.
Ainsi, Enarya a bien compris qu'Araes est le sergent d'où le danger peut venir. Elle l'aide à massacrer un clan Shenk, de nuit, contre les ordres du capitaine. Mais l'exploit est encore une fois très grand. La sorcière volcanienne sait maintenant qu'elle va devoir tendre un piège à Araes...
C'est Gabriel Katz (au scénario) et Stéphane Créty (au dessin) que l'on retrouve au casting de ce second tome de La Pierre du Chaos, une série qui paraît chez Drakoo, et qui sera un triptyque. Nous sommes là dans une dark fantasy tout ce qu'il y a de sombre et de sérieux, bien différente de séries comme Danthrakon ou Dragon & Poisons, chez le même éditeur.
Ici, on a droit à des personnages monstrueux n'ayant rien à envier aux orcs ou aux trolls du Seigneur des Anneaux de Tolkien, avec un brin d'intelligence et de stratégie militaire en plus. Ainsi, c'est avec plaisir que l'on profite du bestiaire de Stéphane Créty, dont on avait pu déjà profiter du savoir-faire dans des séries comme Salem la noire, Les Fléaux d'Enharma, Le Sang du Dragon, ou les plus récents Nains, Mages et autres Orcs & Gobelins.
Ainsi, les dessins restent très sombres, avec de grands aplats de noirs. Les planches sont détaillées, mais avec le bon équilibre pour permettre un joli mouvement dans les nombreuses scènes de combat qui parsèment ce second tome. La narration est maîtrisée de bout en bout : on passe d'un lieu à l'autre sans problème de compréhension. Gabriel Katz assure parfaitement de ce côté là, aidé par un dessin et des couleurs parfaitement à l'avenant.
On aurait par contre aimé un peu plus d'originalité : lorsqu'on lit de la dark fantasy depuis des années, notamment chez Soleil ou chez Delcourt, on a l'impression d'avoir tout de même déjà pris connaissance, et largement, de ce genre d'histoires. Il reste que la série est sérieusement menée, avec de l'intelligence, même si on peut reprocher un peu trop de familiarité dans les dialogues, qui m'ont personnellement gêné dans l'immersion.
Une série bien faite, qui souffre d'un manque d'originalité pour les lecteurs de longue haleine, mais qui vaut tout de même le coup d'être découverte, notamment pour les fans du genre.