Les démons vivaient sur terre. Mais un jour, sans savoir pourquoi, ils ont disparu. Certains humains ont découvert leurs noms ou des objets qui leur appartenaient et ont appris à les contrôler. C’est ainsi qu’avec le concours des démonistes, le royaume de Surin a prospéré.
Tout se passait bien dans le royaume de Surin. Jusqu’au jour où un portail démoniaque est brusquement apparu sur l’une des terrasses du palais royal. Personne n’arrive à le refermer ni même à l’empêcher de croître. Pas même le grand maître Orthas, aidé pourtant de ses démons les plus puissants. L’inquiétude est de mise au palais, car au fur et à mesure que le portail va grandir, des démons de plus en plus puissants vont pouvoir le franchir. Et comme ils sont inconnus, les démonistes ne pourront pas les contrôler. Il ne reste qu’une maigre chance de sauver le royaume : retrouver Vlad, le plus grand démoniste ayant existé. Mais il s’est retiré dans un marais et n’a plus donné signe de vie depuis des années.
Orthas est désigné par le roi pour monter une expédition de recherche. Au moment du départ, la petite troupe est rejointe par Tillie, le grand amour de Vlad. Après un très long voyage, l’expédition arrive devant le manoir de Vlad. Mais l’accueil est plutôt chaud, car un démon barre le passage. Orthas, Tillie et les autres démonistes invoques leurs démons respectifs qui réussissent à vaincre la sentinelle. Orthas et Tillie explorent le château et retrouvent Vlad dans une des salles. Il est allongé dans un pentacle et plongé dans un profond coma. Mais contrairement à ce que les explorateurs pensent, il n’est ni seul, ni abandonné à son triste sort...
Olivier Gay, auteur prolifique de romans policier et fantasy, vient de rejoindre l’équipe de Drakoo. Il signe avec Démonistes son premier album de bande-dessinée, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle est réussie. Les textes sont bourrés d’humour et les situations bien amenées. Plusieurs fois, cet humour m’a fait penser à celui de Kaamelott. Rien d’étonnant lorsqu’on sait que l’auteur collabore avec Alexandre Astier sur l’adaptation d'Astérix et le secret de la potion magique.
Personnages centraux de l’histoire, les démons sont hauts en couleur et participent à l’ambiance générale. Au premier rang de ces démons se trouve Hepsar que l’on découvre sur la couverture. Ses multiples talents de protecteur implacable, conteur et surtout de majordome tout droit sorti d’une maison anglaise font de lui un démon qu’on n’est pas prêt d’oublier. D’autant plus que GeyseR en rajoute une couche avec son costume, et ses lunettes demi-lune utilisées pour lire. Le dessinateur donne également corps à tout un bestiaire de démons tous plus originaux les uns que les autres. Il en ressort une réelle harmonie entre les dessins et le texte imaginé par Olivier Gay. Le tout est très bien mis en valeur par la colorisation de Gibie qui fait vraiment ressortir les ambiances liées aux différentes époques du récit. En fait, mon seul bémol sur la partie graphique se situe sur les dernières planches, dans une ambiance brumeuse, que je trouve plutôt confuses.
Cet album qui alterne entre le présent et le passé et qui offre un graphisme attrayant se lit d’une traite avec le sourire aux lèvres. J’attends impatiemment la suite de Démoniste pour connaître l’origine du portail démoniaque.