Patrick McSpare, romancier et scénariste, est publié pour son nouveau roman chez Bragelonne après avoir collaboré avec de nombreuses maisons d'édition. Avec Le Testament de Charlemagne, il nous accueille dans un univers où se mêlent contexte historique, pratiques et croyances païennes en butte avec le christianisme et l'ordre établi par le royaume, intrigue et amour.
Juin 806. Soissons. Alors que Charlemagne annonce son projet testamentaire, le seigneur Eudes meurt, sauvagement assassiné, par une bête sauvage semblerait-il.
Le comte Winigis de Spolète est dépêché sur place afin d'empêcher toute rébellion à l'empire. Il comprendra bien vite qu'à Lapurdum et dans ses environs se jouent des tensions de pouvoir bien plus complexes et mystérieuses qu'il ne l'aurait imaginé.
J'ai apprécié la construction des personnages principaux : Winigis, Oyarza et Jehan de l'Ours. Oyarza, la grande prêtresse païenne, incarne la sorcière au charme envoûtant, séduisante en diable et s'adonnant aux rituels inquiétants de sa fonction. Winigis, fidèle de Charlemagne, exécutant de ses ordres, garant de l'ordre de l'Empire, se découvrira une humanité davantage nuancée. Quant à Johan de l'Ours, on en découvrira les détours scabreux peu à peu...
Le roman est construit efficacement, les éléments de l'intrigue agencés de telle sorte que j'imagine facilement l'adaptation à l'écran qui pourrait en découler. L'expérience de l'auteur en terme de scenarii y joue assurément son rôle.
Cet ouvrage m'a offert quelques heures distrayantes pour le moins. L'auteur est parvenu à me tenir en haleine, à m'intriguer. Le contexte historique et les références au réel m'ont donné envie de m'instruire quelque peu sur la période.