Les Chroniques de l'Imaginaire

Si ça saigne - King, Stephen

Si ça saigne est un recueil de trois nouvelles et une novella (format plus long qu’une nouvelle, mais trop court pour un roman). Stephen King est un maître de la littérature contemporaine, et l’un des rares à être bon à la fois en écrivant des nouvelles et en écrivant des romans. Il dit d’ailleurs que ses meilleures nouvelles ont été écrites juste à la suite d’un gros roman, comme si il avait encore assez de « jus » pour rédiger quelques milliers de mots en plus du récit tout juste terminé.

Le téléphone de M. Hannigan : un adolescent a l’opportunité de travailler pour un milliardaire à la retraite. Chaque après-midi, il lit pour le vieil homme des classiques de la littérature. Il découvre ainsi tout un monde imaginaire qui le transporte. Suite à un gain inespéré en grattant un jeu de loterie, il décide de faire un cadeau au vieil homme et de lui offrir un téléphone portable, pour lui faire découvrir toutes les possibilités des nouvelles technologies.

La vie de Chuck : écrite à l’envers, cette nouvelle nous décrit la vie de Chuck, qui se termine le jour de l’apocalypse. En trois actes qui montrent trois moments importants de l’existence de Chuck, nous remontons le temps pour comprendre la fin de cette histoire.

Si ça saigne est la novella que King a écrite et qui se passe chronologiquement après son roman L’Outsider. La détective Holly Gibney se rend compte qu’un journaliste de télévision semble être beaucoup trop souvent là au bon moment pour décrocher des scoops sur des catastrophes. Dernière en date : l’explosion d’une bombe dans un collège sans histoire. Mais les journalistes le savent : si ça saigne, l’info se vend. Holly se décide à enquêter, prise d’une terrible intuition.

Rat : une nouvelle fois, King nous offre une histoire d’écrivain en panne d’inspiration. C’est l’un des thèmes récurrents tout au long de sa carrière, et comme il le dit lui-même « je peux en parler parce que je connais bien le sujet ». Et au lieu de s’installer confortablement dans une routine d’intrigue à base de « les affres de la création font devenir l’auteur fou », King nous plonge dans un récit qui vire au fantastique et qui se révèle somme toute rafraichissant puisqu’il arrive à nous surprendre.

Donc quatre histoires, quatre ambiances, comme à son habitude Stephen King ratisse large et arrive encore à nous surprendre. On retrouve bien son style habituel, à vrai dire il n’y a pas de surprise du point de vue style, et certains pourraient se plaindre que l’écriture de King se fait ronronnante, l’auteur tirant les ficelles habituelles, poussant les boutons qu’il faut pour provoquer les émotions de ses lecteurs.

Ce ne sont pas les meilleures nouvelles qu’il ait pu écrire, mais j’ai quand même passé un bon moment de lecture car en ouvrant un recueil de nouvelles de King, on est sûr qu’il y a au moins une ou deux histoires qui soit sortiront du lot, soit seront assez divertissantes pour ne pas regretter notre choix de lecture. Si ça saigne atteint donc ses objectifs sans trop de soucis.