Les Chroniques de l'Imaginaire

Olympia Kyklos (Olympia Kyklos - 1) - Yamakazi, Mari

Démétrios est le disciple du céramiste du village de Tritonia et il ne rêve que d’une chose : vivre de sa passion et devenir un des meilleurs peintres sur céramique. Il vit dans un petit village de Grèce, au IVe siècle avant notre ère, et il adore plonger dans la Méditerranée où il joue avec un dauphin devenu son ami. Le village a été durement touché par les précédents conflits, et la sécheresse qui règne depuis un moment compromet les récoltes et appauvrit ses habitants, mais touche aussi toutes les autres bourgades aux alentours.

Démétrios est amoureux en secret d’Appollonia, la fille du patriarche, mais, beaucoup trop timide et timoré avec les femmes, il n’a jamais osé lui parler, et se contente de soupirer après elle à distance, rêvant de lui avouer ses sentiments. Hélas, la belle est déjà promise, et il n’est qu’un simple artisan, bien en dessous du rang social de la demoiselle, il sait que son rêve ne pourra pas se réaliser.

Un jour, Dosymos, le chef de la cité voisine, vient réclamer les droits qu’aurait sa cité sur celle de Démétrios. En effet, plusieurs centaines d’années auparavant, ils auraient aidé Tritonia pour la construction de leur temple. Théophilos, le patriarche du village, refuse de reconnaître ces droits, qui avaient été oubliés depuis si longtemps. Depuis ce temps, Tritonia observait une stricte neutralité dans les conflits aux alentours, refusant de prendre partie pour l’un ou pour l’autre des belligérants. Dosymos exige en outre pour son fils la main d’Appollonia. Théophilos refuse tout en bloc, et veut porter l’affaire devant l’ecclésia, l’assemblée du peuple. Dosymos est prêt à déclarer la guerre à Tritonia, mais une seule chose l’en empêche : la guerre est déclarée hors la loi pendant le concours olympique qui va avoir lieu dans peu de temps.

Dosymos exige donc, en guise de guerre, un affrontement sportif entre les deux cités. L’affrontement sera dédié à Zeus, empêchant les belligérants de se dédire en cas de défaite, et il n’y aurait ainsi pas de blessé ou de mort. Dosymos accepte et Tritonia a trois jours pour décider de l’épreuve qui sera décisive pour l’avenir de leur polis (cité).

Le patriarche annonce à Démétrios que c’est lui qui représentera leur village, et il lui demande en plus de décider de quelle épreuve il devra triompher. Démétrios est plongé dans le plus noir désespoir. Il déteste le sport, il ne veut pas avoir le poids d’une défaite sur les épaules et surtout il n’a aucune idée d’épreuve dans laquelle il pourrait avoir ne serait ce qu’une petite chance de remporter la victoire face à Dosymos.

Démétrios se réfugie alors dans une énorme jarre où il se lamente sur son sort, refusant d’en sortir pour affronter ses concitoyens. Alors qu’un violent orage se déchaîne au-dessus du village, la jarre est frappée par un éclair et Démétrios se retrouve projeté dans le Japon moderne, à Tokyo en 1964, quelques semaines avant les Jeux Olympiques d’été.

Avec cette nouvelle série, Mari Yamazaki nous emmène en Grèce bien loin de l’ère moderne. Elle nous plonge dans le quotidien d’un petit village qui doit affronter, avec peu de moyens, l’expansion que tente de leur imposer la cité voisine. En ajoutant à son histoire des tas de détail historiques, et en refusant de tomber dans la facilité en utilisant des mots modernes, l’autrice en profite pour donner des pistes pour découvrir cette époque antique.

L’histoire de Démétrios, telle qu’elle nous est présentée au début de ses aventures, est loin d’être celle d’un héros. Il n’est qu’artisan et tout le monde le traite de poltron, de fêlé, et d’autres sobriquets encore moins gentils. Mais lui s’en fiche, il voudrait juste être un artisan sans histoire et il vit sa vie comme il le souhaite. Mais il est projeté en 1964, où il va pouvoir prouver qu’il ne manque pas d’intelligence en arrivant à tirer le meilleur parti de cette aventure. Il revient à Tritonia avec une épreuve à laquelle personne ne s’attendait : celle d’une course où chaque participant devra amener à bon port un œuf porté dans une cuillère, un divertissement typique du Japon des années 60.

J’ai beaucoup aimé ce récit, même si les ficelles pour passer d’une époque à l’autre sont un peu grosses, étant vues et revues, mais l’idée de la jarre où se cache le jeune homme est plutôt hilarante. Et le lettré japonais chez qui il atterrit lors de ses voyages est, par le plus grand des hasards, helléniste et parle le grec ancien couramment. Ce qui est bien pratique en face d’un jeune homme qui n’a jamais entendu un seul mot de japonais auparavant.

Un très bon premier tome qui est bien construit, on se surprend à se demander comment Démétrios va arriver à se sortir de ses ennuis, et surtout à quoi il va être confronté lors de ses voyages dans le futur.

En plus de vouloir connaître la suite de l’histoire, j’ai désormais envie de lire l’autre série de l’autrice, Pline.