Les Chroniques de l'Imaginaire

Le crépuscule de Briareus - Cowper, Richard

En 1983, l’explosion de la supernova Briaerus touche la terre de plein fouet après avoir débuté son voyage quelques cent trente ans auparavant depuis sa galaxie d’origine. Sur le moment, nul ne pouvait imaginer que les conséquences de cette explosion auraient autant de retentissements sur la planète et l’humanité.

Des tempêtes et des typhons s’abattent alors, provoquant un énorme dérèglement climatique, qui débouche sur une nouvelle ère glaciaire. Mais l’humanité doit faire face aussi à un fléau inattendu : la stérilité des êtres humains. Et tandis qu’aucune grossesse ne semble débuter après que la supernova et ses radiations aient touché la terre, certains humains semblent développer une sorte de don de prescience qui s’active en présence d’autres humains qui auraient le même don. Très vite, ils sont étiquetés « mutant Zêta », à cause des ondes inconnues qui seraient à l’origine de la mutation et des organisations gouvernementales veulent les étudier.

Calvin est professeur quand la catastrophe survient. Il se révèle être un mutant Zêta, et comprend rapidement que la pseudo étude des mutants n’est pas uniquement pour le bien de l’humanité.

Le livre commence au moment où Calvin et sa compagne Margaret arrivent à Moyne, en Angleterre, un endroit que Calvin « a vu » et où il sait que certaines réponses à ses questions peuvent se trouver. Le couple vient de traverser une partie de l’Europe en quelques semaines, et termine leur périple à pied, alors qu’une tempête de neige est en train de se lever en plein mois de juin.
Le narrateur déroule ensuite tous les événements qui l’ont conduit jusque-là, expliquant ce qui lui est arrivé, comment il a échappé aux expériences effectuées sur les Zêta et les spéculations sur la nature exacte des changements subis par les Zêta.

C’est un récit d’anticipation qui date de 1974 et Richard Cowper le déroule de façon magistrale. En dehors de la catastrophe climatique et humanitaire, son récit se rapproche d’une dystopie mais avec une fin qui ouvre des perspectives plus heureuses que celles déroulées durant toute l’histoire.

Cowper pose aussi des questions philosophiques et religieuses (sommes-nous seuls dans l’univers, y a-t'il des êtres intelligents sur Briaerus et, si oui, sont-ils hostiles ou amis ?), et certaines expériences racontées se rapprochent énormément des tristes expérimentations de Josef Mengele, qui n’avaient eu lieu qu’une trentaine d’années plus tôt au moment de l’écriture de ce roman et dont les cicatrices étaient encore vives dans la mémoire collective de l’époque.

A la suite du roman se trouve une postface où Christopher Priest raconte sa première rencontre avec Richard Cowper, rencontre qui déboucha sur une amitié de plusieurs décennies. Il y a ensuite une interview qui date de 1979, dans la revue Vector, une brève biographie de l’auteur, et pour terminer, on découvre qui est l’illustrateur de cette édition : Xavier Collette.

Un roman très agréable à lire, même pour moi qui ne suis pas fan du genre anticipation. A conseiller à ceux qui veulent découvrir l’auteur et le genre, le côté climatique et écologique risquant un jour, hélas, de devenir une réalité.