Les Chroniques de l'Imaginaire

Le monde dérivant (Une histoire de voleurs et de trolls - 1) - Broeders, Ken

Mère Knosser et son armée de trolls ont une fâcheuse tendance à vouloir tout écraser et tout envahir... Alors, Durys, une jeune elfe courageuse, est en train de parcourir le Sud pour lever les peuples contre les trolls. Actuellement, elle est sur le point de convaincre les Domovois, qui sont pourtant un peuple placide et paisible. Ces derniers ont tendance à un peu trop remettre leurs décisions à un antique magicien, Nervil, qui n'est autre qu'une momie poussiéreuse depuis bien longtemps...

Et si Nervil est une sorte de divinité pour les Domovois, il n'en est rien pour un autre petit elfe, appelé Delric Twotter. L'être est vil, fourbe, et il est aussi un sacré bon voleur à ses heures perdues. S'il est là, c'est pour dérober un bijou sur la momie de Nervil, afin de l'amener à la mère Knosser. Ainsi, Twotter est sur le point de dérober le bijou en question, quand une humaine, Ysabeau, poussée par un effrayant démon, fait irruption dans le temple. Ce dernier ne tardera pas à exploser, favorisant le choix des Domovois à entrer en guerre contre les trolls, auprès de Durys...

A présent, Delric Twotter et Ysabeau n'ont pas d'autre choix que de rester ensemble : ils retournent tous les deux en territoire troll, alors qu'Ysabeau ne se souvient plus de rien, ni de comment elle est arrivée dans ce monde. Twotter va devoir affronter la colère de mère Knosser, avec ce bijou qui n'est pas là... Les deux compagnons sont jetés en prison, sans pouvoir compter sur Leeri, un complice de Twotter censé voler l'or des trolls, avant de s'enfuir avec Twotter. Un plan qui ne se déroulera pas tout à fait comme cela...

C'est avec un grand plaisir que l'on parcourt les planches, franchement magnifiques, de Ken Broeders, dans cette histoire d'heroïc fantasy, sortie à l'origine en 2019, en flamand, sous le titre Driftwereld. Sur cette édition française qui paraît chez Drakoo, on a une couverture déjà magnifique, et il faut déjà dire que toutes les cases sont du même acabit. Avec son travail en couleurs directes, Ken Broeders ne laisse absolument rien au hasard. Les dessins, les couleurs, les personnages, les décors : tout est complètement travaillé, c'est juste absolument superbe et chatoyant pour les yeux.

Au niveau du récit, là encore on a quelque chose de maîtrisé et, surtout, d'original dans la narration : on s'attache aux différents personnages aux caractères bien distincts, et c'est un vrai plaisir de les voir évoluer dans de tels décors, avec des dialogues incisifs, à l'humour fin et certain.

Ce premier tome de Une histoire de voleurs et de trolls est un vrai petit bijou, de plus en plus rare lorsqu'on s'attaque à ce genre d'univers. Il me tarde d'en découvrir la suite !