La rue Duroc est une rue plutôt tranquille, aux maisons cossues, qui attire de riches propriétaires. C'était déjà le cas en 1898 quand, au 21 de cette rue, un père de famille, bien sous tous rapports, a froidement massacré sa famille, sept personnes en tout, avant de disparaître. Depuis, les disparitions étranges se multiplient, dans cette maison, que chacun dit hantée...
Et Hella ne se doute pas qu'elle va bientôt devoir y faire un tour... Pour l'heure, elle est avec Kieran, à saccager la voiture de son professeur de mathématiques, un individu qu'elle ne supporte pas. Mais Kieran déclenche l'alarme du véhicule, en pleine nuit. La seule cachette que le couple parvient à trouver rapidement, c'est cette maison étrange, abandonnée, avec des scellés sur la porte. Une cachette où on ne pensera sans doute pas à venir chercher les deux casseurs...
Mais si Hella rentre chez elle ce soir là, ce n'est pas le cas de Kieran. Hella pensait d'abord à un mauvais tour de son petit copain, mais elle doit bientôt se rendre à l'évidence : son petit ami n'est pas venu au lycée, et il est bel et bien resté dans cette étrange demeure. Une demeure où elle va devoir retourner, si elle veut le retrouver...
Alors, Hella est sur le point de découvrir un univers totalement inattendu, avec des manèges tous plus glauques les uns que les autres, dignes de mauvaises séries B. Ce manège, et les étranges forains qui s'en occupent, se trouvent derrière une porte de la maison du 21 de la rue Duroc. Ses occupants sont sous l'emprise de véritables démons, qui retiennent Kieran quelque part. Hella va devoir le retrouver, et elle va aussi vite découvrir qu'elle est la seule à pouvoir revenir de ce lieu étrange... De quoi éveiller les soupçons de la police locale, et de tous ceux qui s'intéressent de près ou de loin à l'histoire de cette maison hantée...
Ce Tout droit en enfer est le premier tome de ce qui sera un diptyque, qui paraît chez Drakoo. C'est Kid Toussaint qui scénarise (décidément, les sorties estampillées à son nom sont très nombreuses en ce moment), et Luisa Russo qui gère les dessins. Le scénariste nous plonge donc dans un univers oppressant, avec cette maison hantée, et les nombreux monstres et démons qui gravitent autour de différents cercles, ayant chacun apparemment un boss à éliminer, un peu comme ce qu'on peut trouver dans les jeux vidéo...
Si l'idée de base est plutôt intéressante et originale, empruntant à Stephen King un univers qu'il n'aurait sans doute pas complètement renié, ce premier tome souffre quand même d'un manque dans sa réalisation : les dialogues sont assez souvent bâclés, les monstres en question sont pour le coup franchement peu crédibles, et il est difficile de s'attacher à tel ou tel personnage. Les dessins sont peu convaincants, pour le coup, inégaux : on retiendra du bon lorsqu'on est dans la réalité, pour être dans quelque chose de bien moins réussi dans les univers oniriques...
Bref, une série qui démarre de façon peu convaincante, même si les bonnes idées étaient là au départ : l'équivalent du navet qu'il est tout de même plaisant de parcourir parfois, bien loin du film d'horreur véritablement frappant.