Les Chroniques de l'Imaginaire

Le canonnier de la Tour Eiffel - Manini, Jack & Richez, Hervé & Ratte, David

Midi pile à Paris, en 1905, est un horaire très particulier. C'est à cette heure que le canonnier envoie un coup de canon, du haut de la Tour Eiffel, pour signifier le midi à toute la capitale. Et c'est un certain Juvénal Lantier, surveillé de près par trois personnes qui ont tout d'huissiers, qui se charge de cette tâche quotidienne, en en faisant même une affaire personnelle par rapport à Germaine, son épouse disparue depuis quelques temps...

Mais Lantier va bientôt faire une attaque cardiaque, en croyant apercevoir Germaine, et en escaladant quatre à quatre les escaliers de la Tour... Il va devoir être remplacé, sur le champ...

En bas de la tour, on trouve un très joli spectacle de marionnettes, donné par un certain Gédéon, avec des marionnettes en chiffon, notamment Pierrot et Colombine, qui sont façonnées par les mains de Camille Chalandon, ancien soldat qui est maintenant à la recherche du grand Amour, et qui l'a trouvé, en la personne de Valentine. D'ailleurs, il a rendez-vous aujourd'hui à midi pile, au pied de la Tour Eiffel, pour démarrer une belle histoire d'amour avec celle qu'il espère être la femme de sa vie. Mais midi approche, et voilà que c'est à Camille qu'on va demander de remplacer Lantier sur le champ...

Alors, Camille explique la situation à un homme à qui il ne devrait pas faire confiance, en la personne d'Astronome... Camille ignore que cet être est le tenancier d'un bordel parisien appelé le Luna Parc. Un bordel où il verrait très bien cette jolie jeune fille, Valentine, qui vient pour son rendez-vous avec Camille...

C'est à un Paris du début du siècle dernier que nous convient ici Jack Manini et Hervé Richez (au scénario), et David Ratte (au dessin). L'atmosphère est bien différente de la capitale actuelle, avec tout un tas de métiers disparus aujourd'hui, qu'il est bien agréable de découvrir dans ce one-shot, comme l'allumeur de réverbères, le chiffonnier, l'arroseur public (il fallait bien nettoyer les rues de la capitales des crottes de chevaux...) ou encore le ramasseur des mégots de cigarettes...

Outre cette délicieuse atmosphère rétro, c'est bien une bien jolie histoire d'amour qui nous est proposée dans ce one-shot qui paraît chez Grand Angle. Les personnages sont attachants et travaillés, sans exception, que ce soit Camille et Valentine, ou encore ce personnage de Fort des Halles, une grosse brute qui pourrait bien cacher quelques surprises...

Les dessins de David Ratte, tout en finesse et en jolis détails, se prêtent parfaitement à ce récit qui mêle l'amour, les décors délicieux, et également de l'humour et un peu d'action, avec des rebondissement savamment dosés ici. 

Le canonnier de la Tour Eiffel est un one-shot qui trouve parfaitement sa place chez Grand Angle, et qui méritera d'être lu et relu, tant il bénéficie d'une atmosphère vintage complètement réussie.