Les Chroniques de l'Imaginaire

Tout ira mieux demain - Smith, Betty

A Brooklyn, dans les années 20. Margie est une jeune fille heureuse : âgée de dix-huit ans, elle peut enfin travailler, et rentrer chez elle quand elle le souhaite. Mais, même si elle trouve un travail, et ce sera rapidement le cas, elle n'est pas encore complètement autonome. Dès qu'elle touche sa paie, chaque semaine, elle doit en donner l'intégralité à sa mère qui tient les cordons de la bourse. Exactement comme le fait son père.

Elle est donc à la fois tiraillée entre son envie de s'émanciper, de devenir adulte, et son envie de ne pas se fâcher avec sa mère, une femme aigrie, qui ne sait communiquer que par des disputes incessantes et interminables avec tout le monde. Heureusement, son nouveau travail lui plait beaucoup, et elle s'y fait vite des amies. Et puis il y a leur chef, un homme gentil et compréhensif.

Margie est secrètement attirée par Frankie, un jeune homme de son quartier, qu'elle croise à l'épicerie quand elle fait les courses pour sa mère. Quel bonheur aussi, le jour où Frankie l'invite au bal !

Des semaines de bonheur tranquille vont s'écouler : Frankie et Margie se fréquentent, croyant être amoureux l'un de l'autre. Ils respectent les convenances de l'époque, ne font rien de répréhensible, le mariage sera lui aussi fait dans les règles de l'art.

Margie devra alors quitter son travail, comme toute épouse doit le faire. Mais le mariage n'est pas ce qu'elle pensait. Surtout quand son mari est un homme qui refuse les marques d'affection.On pourrait penser que Margie est une jeune fille trop sage, un peu naïve, mais finalement elle réussira à tirer son épingle du jeu, une fois qu'elle en aura bien compris les rouages.

C'est un roman empreint de nostalgie qui raconte la vie d'une jeune fille à une époque où la condition de la femme n'est pas encore un sujet de société. La femme doit travailler pour payer sa pension chez ses parents, puis se marier pour faire des enfants. Elle n'a pas de droits, que des devoirs. Devoirs envers sa famille, envers la société, envers ses parents.

L'écriture est délicieusement désuète (le roman a été écrit dans les années 50), un peu vieillotte, mais cela retranscrit bien les arcanes de la société de cette époque.

C'est une belle idée que de rééditer les romans de cette autrice, pour la faire (re)découvrir.