Le Chien à Problèmes est un vaisseau de guerre, reconverti en vaisseau de sauvetage. Doué de conscience, puisque comme pour tous les vaisseaux, on lui a implanté des cellules humaines, il ne supporte plus son passé de guerrier, surtout depuis qu'il a participé à l'extermination d'une planète entière, pour des raisons politiques qui le dépassent.
Il ne faisait certes qu'obéir aux ordres, mais vivre avec cela sur la conscience est si difficile qu'il a donné sa démission (une première pour un vaisseau !). Maintenant désarmé, il travaille pour la Maison de la Récupération, cet organisme qui part récupérer les passagers échoués sur une planète, à bord d'un vaisseau en péril, en danger de mort.
Son équipage est très succinct : la commandante Sal Konstanz, elle aussi traumatisée par le massacre de la planète et qui a décidé de suivre les traces de son arrière-grand-mère en reprenant les opérations de sauvetage. Il y a aussi Alva Clay, une femme guerrière, George le médecin et Nod un extra-terrestre très discret mais très utile puisqu'il a pour mission de réparer le vaisseau au fur et à mesure de ses avanies. Tous les cinq sont envoyés à la rescousse d'un vaisseau en perdition qui a été violemment attaqué ; on ne sait même pas s'il y a des survivants.
Ailleurs dans la galaxie, un agent des services secrets mis au placard reçoit une mission surprenante : sauver la poétesse Ona Sudak qui se trouvait justement sur le vaisseau attaqué. Il s'allie à une femme qui fait partie en temps normal de ses adversaires, mais qui a ses propres raisons pour se joindre à lui.
Les événements vont mettre tous ces personnages en relation et ensemble, ils vont se rendre compte qu'ils sont les pions de grandes puissances et qu'une nouvelle guerre destructrice et hyper violente risque bien de se profiler.
Ce roman obéit à la loi de la seconde moitié. La première moitié du roman met les personnages en place, leurs doutes, leur passé, leurs failles. Agréable à lire mais on attend.
Puis la seconde moitié raconte les événements qui vont se succéder, les rebondissements nombreux, les personnages qui se dévoilent. Enfin de l'action, des surprises, et les pages se tournent à toute vitesse sans que l'on s'en rende compte.
Les vaisseaux jouent également un grand rôle, et sont des personnages à part entière. La seconde moitié est vivante, passionnante même, pleine de trouvailles. On se laisse très facilement embarquer à bord du Chien à Problèmes et on espère que le vaisseau si malin (ou maligne, puisqu'il a reçu des cellules féminines et que son avatar est une femme) réussira à extirper son équipage, bancal et ayant subi bien des revers, de la mort.
L'écriture est sobre, classique, peut-être trop. Il manque juste une petite étincelle de je-ne-sais-quoi pour mettre un coup de cœur à ce space-opera très réussi.