Sur un fil est très bien choisi pour le titre de cette bande dessinée consacrée aux moments de vie les plus importants du poète Leonard Cohen. Sur un fil, tel un équilibriste, le grand Leonard Cohen se bat contre ses propres démons. On ne sait pas comment il traverse son chemin de vie tellement on le sent un homme fragile et dépassé mais ô combien talentueux.
Entre les anti-dépresseurs, l'alcool, les femmes et le reste, Leonard Cohen s'est laissé vivre au gré du temps, se faisant rouler par des agents crapuleux lui volant ses droits d'auteurs. C'est triste pour ce compositeur de devoir se remettre en route à l'âge de soixante-quatorze ans pour renflouer les caisses mais pour le plus grand bonheur de ceux qui l'ont vu une dernière fois sur scène. Suzanne, Hallelujah, Dance me to the end of love reflètent le réel talent de cet artiste canadien.
Philippe Girard nous relate ici toutes les tranches de vie qui ont compté dans la carrière de l'artiste. N'étant pas une fan accomplie de Cohen, j'étais quand même curieuse de découvrir cette biographie en bande dessinée. Tout y est , on arrive à se faire une image globale de l'homme : poète, musicien, chanteur et compositeur. Dommage que son parcours soit entaché par ses névroses, mais aurait il été Leonard Cohen sans cette vie dépravée ?
Un style moderne couvre cet ouvrage. Une préface remarquable de Michka Assayas et une galerie des personnages croisés par Cohen en fin de l'album sont plutôt bien accueillis. Ça se lit vite, les graphismes sont simples, pas de fioriture. Tout est basé sur les rencontres et le travail de l'artiste entre Janis Joplin, Lou Reed, Phil Spector jusqu'à Rufus Wainwright. Les dessins classiques correspondent parfaitement à Leonard Cohen, artiste discret et rare. Cette bande dessinée m'a donné envie de le réécouter...
"Now I've heard there was a secret chord, That David layed, and it pleased the Lord, But you dont really care for music, do you?...."
