Les Chroniques de l'Imaginaire

Yawara! (Yawara! - 4) - Urasawa, Naoki

L'heure est à la réflexion, pour Yawara, après sa rencontre avec Jody Rockwell, une rivale sérieuse sur les tatamis, qui a tout d'une amie dans la vie. L'immense judoka a fait promettre à Yawara que toutes les deux se battront sur le ring, à l'occasion des Jeux Olympiques de Seoul. Mais pour ça, Yawara va devoir participer à une dizaine de tournois, afin de voir sa côte grimper en flèche, tout en devant assurer ses révisions pour entrer dans une école qui n'a strictement rien à voir avec le judo...

Bien entendu, cela n'est pas du goût de Jigorô Inokuma, le grand-père maternel de Yawara, qui entraîne cette dernière au judo depuis sa plus tendre enfance. L'homme est bien décidé à ce que Yawara fasse carrière dans ce sport, quitte à lui mettre des bâtons dans les roues, dans son programme de révision, tout en arrangeant une inscription à Saikai, une des plus prestigieuses universités, qui voit déjà l'or olympique et l'honneur rejaillir sur l'établissement...

Mais au-delà des choix professionnels propres à son avenir, Yawara doit aussi se rendre à l'évidence : elle est amoureuse de Kazamatsuri, un coureur de jupons qui est aussi l'entraîneur de Sayaka Honami, sa principale rivale japonaise, qui a suivi dernièrement un entraînement de spartiate pour battre Yawara. Ceci n'est pas du tout du goût de Matsuda, le journaliste sportif qui l'a révélée, et qui ressent bien lui aussi un petit quelque chose pour la jeune judoka...

Encore un tome de Yawara! qui se dévore littéralement, et qu'il est proprement impossible de lâcher avant son terme... La série de Naoki Urasawa (qui fera ensuite des chefs d'œuvre comme Monster ou encore 20th Century Boys) poursuit son bonhomme de chemin, en sortant des sentiers battus des mangas sportifs, avec cette héroïne qui a tout de la future championne du monde de judo, mais qui ne souhaite absolument pas faire carrière dans ce sport, au grand désarroi de son grand-père...

Yawara Inokuma est ainsi un personnage très attachant, et les dessins de Naoki Urasawa, qui ont été repris pour cette très belle édition française qui paraît chez Kana, sont d'une grande finesse, et bénéficient de bien des détails, notamment dans les expressions des visages, mais aussi dans des décors japonais de très belle facture. Le mouvement est aussi toujours à l'honneur, bien entendu, pour nous faire vivre l'intensité des combats qui sont encore une fois assez nombreux dans ce tome, même s'ils restent souvent expéditifs pour le moment.

Les situations drôles et les retournements de situations s'enchaînent encore à un rythme d'enfer dans ce tome, pour notre plus grand plaisir, tant il est facile de s'attacher pour le personnage principal, créé par Naoki Urasawa. C'est drôle, inspiré, et des thèmes comme l'honneur, le respect de l'adversaire, la réussite ou l'amour sont encore une fois ici mis en avant. Vivement la suite, encore une fois, tout simplement !