Les Chroniques de l'Imaginaire

La couronne du berger (Un roman du Disque-Monde - 6) - Pratchett, Terry

Faire le résumé d’un livre est un exercice souvent compliqué, mais dans ce cas précis il l’est encore plus, car je dois vous donner envie de le lire sans vous donner beaucoup d’informations qui pourraient gâcher votre lecture. Car il se passe des choses importantes dès les premières pages, et si je vous les dévoile, le plaisir de votre lecture pourrait être amoindri.

Sachez donc seulement que nous allons suivre une fois de plus Tiphaine Patraque, la jeune sorcière, qui va endosser de nouvelles responsabilités à la suite d’évènements particuliers. Elle fera la connaissance de Geoffrey, accompagné de son bouc Méphistophélès, qui souhaite devenir sorcière. Pourquoi pas mage ? Parce qu’il se sent plus d’affinité avec le monde de la sorcellerie plutôt que de la magie.

Mais du côté des fées, il y a de l’agitation, le voile entre les mondes s’amincit, et le peuple des fées compte bien en profiter. Aidée par Nac mac Feegle, Tiphaine aura beaucoup à faire pour être sur tous les fronts à la fois.

Dernier roman des Annales du Disque Monde et dernier roman de Sir Terry Pratchett, ce volume clôt admirablement une saga qui a débuté en 1983.

Tiphaine Patraque incarne admirablement le renouveau de la sorcellerie, mais de la sorcellerie qui se veut un peu plus moderne, sans doute moins mystique et plus proche des gens que celle de ses ancêtres. Même si elle est souvent comparée à Mémé Ciredutemps, elle se détache de son aînée en prenant ses propres décisions et en empruntant des chemins alternatifs à ceux tracés par les sorcières qui l’ont précédée.

C’est un livre réussi à bien des égards. La symbolique du temps qui passe, des choses qui changent, qui s’éloignent et qui parfois meurent, l’arrivée du chemin de fer dans les contrées les plus reculées du pays, le Disque Monde est en marche vers une plus grande modernité et vers un avenir qui demeure inconnu, donc effrayant.

Comme d’habitude, les notes de bas de page m’ont fait mourir de rire car elles apportent toujours ce petit côté irrévérencieux qui donne cette saveur toute particulière aux livres du Disque Monde : on y parle de choses importantes, mais on peut le faire avec légèreté, le propos n’en reste pas moins profond.

C’est avec une grosse pointe de tristesse que j’ai refermé ce livre, car je savais que c’était le dernier de la série, et l'ultime histoire racontée par l’auteur.