Les Chroniques de l'Imaginaire

Le libraire de Wigtown - Bythell, Shaun

Shaun Bythell tient une librairie d’occasion depuis 2001 et décide un jour de tenir le journal de son quotidien, poussé par les avis postés sous les anecdotes qu’il raconte sur Facebook. En effet, il a pour habitude de partager sur le net des instants de vie au sein de son commerce, et il y a gagné une petite notoriété. C’est ainsi qu’est né Le libraire de Wigtown.

A travers ce journal, on découvre donc la vie et le train train habituel d’une petite librairie de province écossaise. Shaun y décrit comment il choisit et achète les ouvrages d’occasion pour les revendre ensuite, comment les gens prennent contact avec lui, et les mille et un petits aléas qui peuvent ponctuer un achat ou une vente, parsemés parfois d’instants de partage avec les personnes qu’il croise.

On y rencontre Nicky, l’une des employées de Shaun, qui a une conception toute personnelle de la vente et du rangement. On y croise aussi Captain, le chat de la maison, traumatisé pendant un moment parce qu’un rival se faufile la nuit dans la librairie et urine dans les coins. Et on fait la découverte d’un large panel de clients et de vendeurs, dont Shaun arrive à saisir les particularités pour nous les retranscrire avec souvent une pointe d’humour.

Globalement j’ai bien aimé ce livre, mais je dois avouer qu’en le choisissant pour les Chroniques de l’imaginaire, je pensais que j’aurais affaire à un roman, et non à un journal.

Chaque mois s’ouvre sur une citation tirée du livre de George Orwell « Quand j’étais libraire », et se poursuit avec un petit texte généraliste de Shaun où il parle de sa librairie, des changements qui se produisent et nous livre quelques réflexions globales sur sa vie. Et le mois se poursuit ensuite avec une entrée de journal par jour, où il est noté le nombre de livres trouvés, le nombre de livres vendus sur Internet et se termine par la recette du jour et le nombre de clients ayant dépensé de l’argent dans la boutique.

Il y a beaucoup de petites anecdotes drôles, j’avoue que mes préférées sont celles qui mettent en scène Nicky, l’employée fantasque, ou celles avec les clients qui entrent, critiquent et ressortent.

Si vous souhaitez découvrir l’envers du décors chez un libraire, je vous conseille ce livre. Il nous apprend plein de petits trucs sur « comment évaluer un livre ancien », et sur l’attitude de la clientèle. Le format « journal » est bien choisi, les anecdotes sont écrites au fur et à mesure, il y a un côté un peu brut de décoffrage qui se révèle plaisant. Et c’est toujours amusant de recroiser certains clients habitués des lieux.

Si vous voulez un roman qui se passe dans une librairie, avec une histoire, une intrigue, ou ce genre de chose, n’achetez pas ce livre, car ce n’est qu’un journal, qui ne peut pas être toujours drôle, et qui montre la monotonie que peut prendre le métier de libraire.