Au terme d’un combat épique contre le plus gros des karmas qu’ils aient jamais vu, Ran, True, Jill et la compagnie des chevaliers des loups noirs se retrouvent face à Sagaris, un des anciens compagnons de Ran. Sagaris, bien des années auparavant, a tué Veyron, le maître des exterminateurs qui formait Ran, mais a laissé la vie sauve au jeune garçon car il estimait que celui-ci était le plus mauvais disciple de Veyron et qu’il ne serait jamais un bon exterminateur. Sagaris manipule désormais la souillure au lieu de la combattre, et est capable d'en tirer un monstre qu’il appelle Taskan.
La seule solution pour combattre Sagaris et les monstres qu’il maîtrise est de faire forger une nouvelle arme en os de dragon par Maître Hépa. Maître Hépa est le meilleur forgeron qui existe et il est le dernier artisan à connaître les secrets de cette forge bien particulière. Ran et True se rendent donc au sommet de la montagne où vit le vieux nain afin de lui demander de l’aide.
Ce second et dernier tome de La ballade de Ran ne nous laisse pas une minute pour souffler. L’art de Yûsuke Ôsawa nous entraine d’une bataille d’une violence inouïe à l’ascension d’une montagne où gisent des squelettes, et le volume se termine sur une note de douceur à la fois rafraîchissante et mélancolique.
On en apprend un peu plus sur Ran et sur son passé douloureux. Passé qui s’avère s’imbriquer avec celui de Sagaris, et qui nous montre en quelques pages la profondeur du background imaginé par l’auteur. Du grand art, surtout en seulement deux volumes.
Quant à True, elle montrera de quoi elle est capable en tant que ménestrelle, et prouvera à tous qu’elle n’est pas seulement la jolie jeune fille qui suit le héros juste pour chanter ses prouesses.
J’ai vraiment beaucoup aimé ce tome qui, malgré un rythme soutenu et plusieurs grosses scènes de combat (certaines doubles pages sont d’une composition géniale), apporte énormément de choses à la fois à l’histoire et aux personnages. Cela n’est jamais brouillon, et les intentions de chacun sont chaque fois très claires.
C’est une excellente série à découvrir, et j’avoue que j’ai adoré le clin d’œil à Lovecraft quand Taskan prend l’apparence d’un grand ancien et qu’il ressemble furieusement à Cthulhu.