Les événements commencent à se précipiter à Sharakhaï. La guerre est proche. Les rebelles continuent d'essayer de se débarrasser des Douze Rois tandis que les royaumes voisins convoitent avidement la cité fragilisée.
Çedamihn Ahyanesh'ala, accompagnée de ses amies les Vierges du Sabre renégates et d'un groupe de guerrières du désert, approche un clan d'asirim : elles espèrent nouer des liens avec eux suffisamment forts pour surpasser les contraintes imposées par les Rois. Ainsi soutenues, elles pourront libérer Sehid-Alaz, l'ancien Roi de la treizième tribu retenu prisonnier depuis quatre cent ans, ce qui permettra par ricochet de libérer tous les asirim de leur malédiction. Peut-être.
Depuis le départ de l'ehrekh Rümayesh, Brama Junayd'ava savoure sa liberté toute neuve et découvre la splendeur du désert du Grand Shangazi. S'aventurant vers le nord, il rejoint bientôt une flotte d'invasion en chemin pour Sharakhaï, celle de la reine Alansal de Miréa. Celle-ci espère le soutien de l'ehrekh...
Dans un autre coin du Grand Shangazi, Emre Aykan'ava représente la treizième tribu dans une ambassade auprès des autres tribus nomades ainsi que de la flotte de guerre de Malasan, également en route pour conquérir la perle ambrée du désert. Macide Ishaq'ava l'a chargé de forger des alliances, mais on lui met des bâtons dans les roues.
Mais si la guerre gronde, les festivités sont pourtant de mise à Sharakhaï : le roi Kiral épouse la reine Meryam de Qaimir. Un mariage qui va consolider l'alliance entre Sharakhaï et Meryam, mais qui surprend cependant beaucoup le roi Ihsan. Il serait moins surpris s'il savait que le vrai Kiral est mort et que c'est Hamzakiir qui a pris son apparence et sa place, et qu'il est totalement sous la coupe de la reine mage de sang.
C'est un secret que la reine compte bien garder, parmi d'autres tout aussi brûlants, c'est pourquoi elle traque impitoyablement son ancien soutien Ramadh Amansir, qui est horrifié par ce qu'il a découvert sur elle. Loin d'être aussi puissant que sa reine, le Qaimirien fait pourtant son possible pour lui échapper et révéler sa traîtrise. Il espère pour cela obtenir le soutien de l'Enclave, la très discrète organisation qui regroupe les mages de sang de Sharakhaï.
Il n'est pas le seul à briguer l'aide de l'Enclave : Davud Mahzun'ava et son amie la nécromancienne Anila, ayant échappé au roi Sukru, ont grand besoin de protection car le roi voudrait bien remettre la main sur eux.
Ainsi commence le quatrième tome de ce cycle qui en contiendra six au final. Comme le dit l'auteur : "ce roman marque le début de la fin, et le commencement de la seconde partie de cette grande histoire". Ayant conscience que l'intrigue de la série commence à être touffue et que ses lecteurs oublient facilement les tomes précédents, Bradley P. Beaulieu propose en préambule un synopsis de chacun des premiers volumes, pour se remettre dans l'ambiance. Puis il embraye sur les chapeaux de roues, faisant suivre à chacun des personnages sa propre voie dans cette gigantesque trame. Personne n'est épargné, et surtout pas les Rois de Sharakhaï dont la suprématie s'étiole à vue d'œil.
C'est donc une fresque assez conséquente qui est brossée ici, et si je me suis parfois un peu ennuyée dans les tomes précédents ce n'a plus été le cas ici : il se passe sans arrêt quelque chose, et comme on suit des personnages qui sont au cœur des différents événements, on a une excellente vision d'ensemble de la situation. Les combats sont nombreux, mais ne sont qu'une partie de la grande toile qui se compose de maints autres fils. Les personnages les plus retors manipulent dans l'ombre, d'autres s'exposent plus ouvertement, mais bien peu voient les choses suivre le chemin qu'ils auraient souhaité et on ne sait pas encore comment les différentes pièces vont s'emboiter au final.
Il reste d'ailleurs pas mal de mystères, avec au premier plan de ceux-là cette interrogation : pourquoi la déesse Yerinde s'implique-t-elle à ce point dans les affaires des mortels, essayant farouchement de se débarrasser de la dernière incarnation de sa sœur la déesse Nalamae ? Une question qui laisse les mortels perplexes, pour le moment.
C'est un excellent tome et on ne peut qu'espérer que le cycle continue sur cette lancée !