Cela n'a pas été simple, mais ça y est : Jean-Claude, ce père de famille un peu benêt, prend l'habitude d'endosser le costume de Super Environman, ce super-héros prêt à surveiller et à réparer toute infraction qui va à l'encontre de l'écologie, ou qui pourrait faire du tort à la planète. Un détritus jeté à côté de la poubelle, un tri qui est mal fait, un container endommagé, et voilà que Super Environman débarque...
Oui, mais voilà : le soi-disant super-héros n'a pas franchement l'étoffe d'en être un... C'est surtout pour faire plaisir à sa fille, Léa, qu'il fait cela : la jeune fille, comme beaucoup d'enfants de sa génération, est bien plus sensibilisée aux problématiques d'écologie et de réchauffement climatique que ses parents, ou pire que ses grands-parents, et elle prend la cause très à cœur...
Pour Jean-Claude, il est parfois difficile de se faire violence pour quitter son canapé, ou pour sauver les petites vieilles qui se font voler leur sac à main... Mais depuis quelques temps, Super Environman a fait la connaissance de Lili, une charmante jeune femme, qu'il croise régulièrement, mais le plus souvent aux poubelles, au moment du tri : pas forcément très glamour, mais le personnage ne lâche pas, même si la belle semble totalement insensible à son charme...
Et puis, qui dit super-héros dit aussi super-vilain, et c'est justement l'un d'entre eux, qui prône son droit et son envie de polluer, qui va bientôt faire son apparition...
Super Environman en est à son tome 2, alors que son scénariste et coloriste, Bruno Madaule, est malheureusement décédé en septembre dernier. Un drame, bien entendu, mais qui laisse aussi une bande dessinée ici aboutie, avec des petits gags qui sont efficaces et qui font mouche. La série passe bien entendu bien des messages, tout en prenant aussi le temps de se moquer du côté extrémiste qui peut être perçu par le grand public : un détail sans doute, mais qui fait toute son importance, plaçant cette bande dessinée dans la catégorie grand public.
Les gags s'enchainent, à raison de deux par page, comme cela est le cas dans une excellente série comme Toxic Planet, de David Ratte. Une série qui a maintenant une bonne décennie, et qui traite aussi de sujets d'écologie. Ici, les personnages sont attachants, les dessins sont parfaitement mignons et font la part belle à la lisibilité : le travail de Thomas Priou est à saluer, clairement, avec des expressions souvent drôles et réussies.
Super Environman est une série qui surfe sur la vague, avec beaucoup d'intelligence. On ne peut qu'espérer qu'elle puisse continuer à paraître.
