Il y a cinq ans que Lola est devenue mutique. Personne ne sait exactement pourquoi, du jour au lendemain, l’enfant a cessé de parler. Aucune cause médicale n’a été trouvée, mais le résultat est là : Lola ne parle pas.
A quinze ans, elle se prend d’une passion soudaine pour la cuisine et arrive à intégrer un prestigieux internat dans une école hôtelière. C’est décidé, elle sera chef cuistot ! Elle intègre une brigade d’apprentis chapeautée par le Bosco, une cheffe à la réputation internationale. Sous sa férule, elle apprend les bases de la cuisine, comment émincer, cuire, frire, rôtir, blanchir, bref, tous les gestes qui servent à créer des plats pour régaler les palais les plus exigeants.
Quand leur école est choisie pour participer à l’émission « Sur le Gril » spécial apprentis, tous ses camarades savent que Lola serait la meilleure représentante de leur brigade. Mais d’autres ne sont sans doute pas d’accord avec ça…
J’avoue que le premier chapitre qui parlait du COVID et du premier confinement m’a aussitôt rendue méfiante quant à la qualité globale du livre. Outre le sujet encore beaucoup trop présent au moment où j’ai lu ce livre, beaucoup trop de textes bâclés ont été écrits et proposés aux maisons d’édition, souvent avec une qualité moyenne, mais, à ma grande et agréable surprise, celui-là n’en faisait pas partie.
Une fois passée mon appréhension initiale, et surmonté mon « C’est quoi cette plume et ce style ? » dont je n’ai pas l’habitude, je suis entrée très facilement dans l’histoire de Lola, de la brigade, de la famille de Lola et des quelques autres personnages secondaires mais utiles. Le style est fluide et on sent que l’auteur prend plaisir à jouer avec les mots, en cassant certains codes pour revenir ensuite à quelque chose de plus académique.
Même si le sujet de la téléréalité n’est vraiment exploité qu’au dernier quart du livre, je ne m’en suis pas plainte. C’est le chemin pour y arriver qui était très intéressant, avec les rebondissements au bon moment, les passages un peu fantastico-oniriques, les recettes de cuisine et les tourments adolescents de rigueur.
Je ne peux dévoiler ici l’un des mini-arc secondaires sans dévoiler la fin de l’intrigue, mais j’avoue que je me suis posé pas mal de questions sur ces Chinois qui achètent un château au fin fond du Périgord…
Fondue au noir est un roman d'apprentissage bourré d'humour, de clins d'œil et dans lequel les héros tentent des choses, quitte à faire des erreurs. L'auteur cherche à nous montrer que si on veut réussir des choses, il faut se lancer, tenter, et parfois rater, mais que les ratages ne sont pas une fin en soi, juste une étape avant de réussir et d'aller plus haut.
J’ai passé un bon moment en compagnie de Lola et de tous ceux qui l’entourent. L’auteur en profite pour discrètement passer quelques messages sur la cuisine, la camaraderie, la passion, les abus de la télévision, mais sans en faire trop, car tout s’intègre dans le déroulé de l’histoire.
Ce livre m'a donné envie de découvrir les autres œuvres de l'auteur, et j'avoue que ce n'était pas gagné au premier abord !
Un détail m’a chagrinée. La couverture ne reflète pas vraiment le livre. J’aurais préféré, par exemple, retrouver deux adolescents en tenue d’apprentis, plutôt qu'une adulte qui ne correspond pas vraiment aux personnages principaux du livres ni au public visé par la maison d'édition.
En revanche merci à l’auteur d’avoir enrichi mon vocabulaire de deux mots nouveaux avec chiasme praxitélien ! Je vous laisse chercher la définition, c’est très intéressant.
Et pour finir, le thermostat niveau 7 ne fait que 210° et pas 240° !