Les Chroniques de l'Imaginaire

L'heureux retour (Capitaine Hornblower - 1) - Forester, Cecil Scott

Le capitaine Horatio Hornblower, seul maître à bord après Dieu de la frégate Lydia, a suivi ses ordres à la lettre. Il lui avait été ordonné de se rendre directement de Portsmouth au golfe de Fonseca, sur la côte Pacifique du Guatemala, soit sept mille milles sans toucher terre, et de prendre contact avec Don Juliàn Alvarado, un révolutionnaire sur lequel l'Angleterre compte pour distraire ses ennemis espagnols. Non seulement Hornblower peut lui remettre les armes et les munitions qu'il avait été chargé de lui remettre, mais de surcroît il est assez heureux pour lui remettre également un navire de cinquante canons, la Natividad, qu'il a réussi à capturer quasi sans effusion de sang.

Cela fait, alors qu'il repart vers Panama, il apprend que l'Angleterre et l'Espagne sont maintenant alliées, et qu'il est à présent chargé d'aider les Espagnols à venir à bout du révolutionnaire qui s'est surnommé El Supremo. Bien sûr, cela signifie capturer à nouveau, ou couler, la Natividad. D'autre part, une femme anglaise de haut rang s'impose à son bord, nulle autre que Lady Barbara Wellesley, sœur du général Arthur Wellesley qui est en train de s'illustrer en Espagne après l'avoir fait en Inde. Il ne veut vraiment pas d'elle, mais son rang lui interdit de refuser, d'autant qu'il y a une épidémie de fièvre jaune à Panama, où il ne peut donc la laisser. Et puis, ce n'est pas comme si elle lui laissait véritablement le choix, non plus...

Ce roman est la traduction du premier tome publié en version originale. Ainsi, on voit le personnage jaillir tout armé du cerveau de son créateur, et d'une certaine façon au sommet de sa carrière, puisqu'aux commandes d'une frégate, le rêve de tout capitaine combattant de la Royal Navy de l'époque. Tout amateur de romans d'aventures maritimes appréciera certainement les scènes impliquant les deux navires, aussi différentes l'une de l'autre que possible, ainsi que la façon dont la marine de l'époque dépendait totalement de la bonne (ou mauvaise) volonté du vent.

Le personnage de Lady Barbara diffère agréablement des poncifs en cours à l'époque où le roman a été écrit : c'est une grande dame fière de son sang et de sa situation sociale, mais elle n'est pas hautaine, et si elle n'hésite pas à "faire ce qui doit être fait", cela n'en fait pas une sorte de garçon manqué non plus. Celui de Hornblower est à la fois un héros et un anti-héros, au sens où il ne cesse de douter de ses capacités professionnelles pourtant évidentes pour ceux qui l'entourent, et de lui-même en général. Je dois dire que j'ai été frustrée en le lisant de voir un personnage aussi sympathique a priori se donner autant de mal pour être odieux ! Les personnages secondaires sont esquissés à grands traits, mais n'en sont pas moins crédibles.

Les aventures du capitaine Hornblower sont un must pour tout.e amateur.trice du genre, et cette réédition au format poche est vraiment une bonne idée, qui ne peut que lui gagner de nouveaux lecteurs.