Le père d'Ecoline est un chien de garde très réputé, et il a toujours rempli son rôle avec beaucoup de zèle, dans cette ferme aux alentours de Senlis. A son grand désarroi, sa descendance est composée exclusivement de chiennes. Pour autant, ces dernières sont elles-mêmes des gardiennes très efficaces, notamment Germaine qui vit maintenant à Paris.
Mais Ecoline n'est pas du tout attirée par cette vie de gardienne. Elle est assez tête en l'air, et a une furieuse tendance à être amie avec tout le monde, y compris avec les chats, les oiseaux, et les souris qu'elle est censée chasser. Même l'âne Bonbon, qui n'est pas très apprécié des autres animaux, ferait un meilleur gardien, et il va d'ailleurs bientôt pouvoir le montrer...
Ainsi, Ecoline est surtout attirée par les magnifiques couleurs des cieux campagnards, des levers et couchers de soleil. Elle va découvrir la peinture un peu par hasard, et cela va être une véritable révélation pour elle, mais qui va aussi lui jouer un sacré tour... Une nuit, des voleurs parviennent à entrer dans la ferme, alors qu'Ecoline est censée être de garde. Ils sont silencieux aussi grâce à l'intervention de Fedor, un immense bouvier noir, censé être un chien policier, mais qui participe aussi à des rapts...
Ce soir là, c'est grâce à Bonbon que l'alarme est donnée et que les voleurs prennent la fuite... Une honte pour le père d'Ecoline, qui demande à cette dernière de quitter la ferme... Sans trop savoir, Ecoline se rend à Paris, pour y rencontrer Germaine, et également pour y vivre de ses peintures. Elle va s'y faire de nouveaux amis dans le monde du spectacle, en commençant par le Moulin Rouge...
On ne s'attend absolument pas à voir le nom de Stephen Desberg sur un one-shot aussi coloré, aux couleurs campagnardes sublimes, comme on peut le voir sur la couverture. Et pourtant, c'est une volonté de ce scénariste de sortir de thrillers et autres complots politiques, pour une histoire qui mêle le Paris de la grande époque, avec des animaux comme personnages principaux.
Et il faut bien reconnaître que la recette prend sans la moindre anicroche, avec les dessins, et surtout les couleurs de Teresa Martinez, qui sont franchement du plus bel effet. De ce côté-là, chaque planche est véritablement soignée, avec des ambiances réussies, à la campagne comme à la ville. Le lecteur aura l'occasion régulière d'admirer des dessins en pleine page : une très belle chose pour ce one-shot, d'autant que la beauté des couleurs sert totalement le scénario de Stephen Desberg.
Ecoline est un magnifique one-shot, à mettre sans problème entre toutes les mains, celles d'enfants comme celles d'adultes. On y trouvera différents niveaux de lecture, ce qui en fait une œuvre très intelligente, à côté de laquelle il serait dommage de passer !