Les Chroniques de l'Imaginaire

Killer kills killers - Desgagné, Danny-Philippe

Le titre est explicite : on va lire l'histoire d'un tueur de tueurs.

Et en effet, dans une ville nord-américaine, plusieurs meurtres horribles sont perpétrés en peu de temps. Les enquêteurs se rendent très vite compte que chaque meurtre est mis en scène comme les crimes d'un serial killer connu mais toujours en liberté. A chaque meurtre, son serial-killer. Puis rapidement ils découvrent que les victimes ne sont autres que les fameux tueurs en série eux-mêmes : chaque serial-killer a été tué selon sa propre méthode.

On se dit que l'histoire pourrait être banale, mais c'est sans compter sur le talent de l'auteur ! Une fois les faits mis en place, nous voilà embarqués dans une histoire complètement démente.

Jugez-en plutôt : on adjoint à l'inspecteur Ganser une psychologue, Hélène Laffont, afin qu'elle puisse l'aider à faire un portrait-robot du tueur. Mais tous les deux sont kidnappés. Ils se retrouvent devant un autre serial-killer, au doux surnom d'Overkill qui leur explique qu'il a besoin d'eux pour découvrir qui se cache derrière le tueur de tueurs qui se fait appeler Monsieur K. En effet, la Konvention des serial killers qui a lieu tous les cinq ans va très prochainement avoir lieu dans leur ville, et il ne serait pas de bon ton que les participants soient assassinés par l'un des leurs pendant cet événement !

Bien sûr, Overkill a des moyens de pression imparables pour contraindre Ganser et Laffont à accepter. Ils ont cinq jours, le temps de la Konvention, pour réussir leur mission. Les voilà donc tous les deux, sous l'identité de serial-killers eux-mêmes, enfermés dans un hôtel de luxe, participant à des ateliers sur le thème "comment résister au détecteur de mensonges", "comment nettoyer correctement une scène de crime" et autres joyeusetés.

C'est un roman vraiment atypique, original, par son scénario. Seul bémol pour moi : l'histoire d'amour inévitable entre les deux coéquipiers n'est pas très convaincante. Même si elle est utile pour le déroulement de l'histoire, elle n'était pas spécialement nécessaire. Et si pour une fois, dans un policier, un binôme mixte ne finissait pas au lit, là, ce serait vraiment étonnant !

Il faut bien sûr avoir le cœur bien accroché pour lire certaines scènes de torture, car les serial-killers (et l'auteur) rivalisent d'imagination. A noter également que, l'auteur étant québécois, certaines tournures de phrases peuvent nous paraître étranges. Par exemple, lorsqu'on s'immobilise, on ne se fige pas, on fige, tout simplement. Mais on s'y fait vite.

L'écriture est efficace, dynamique, on ne s'ennuie pas une seconde. Un roman qui se lit très rapidement tant on a envie de découvrir qui est Monsieur K et ce que vont devenir Ganser et Laffont.

Efficace !