Pas le temps de souffler pour l'équipage de la Keïko ! À peine ont-ils eu le temps de commencer à s'amuser au casino de New Samara avec l'argent mal acquis au terme de leur dernière aventure qu'ils se voient confier une nouvelle mission par le gouverneur Sergueï Orlov. Rien de bien compliqué à première vue : il s'agit de recueillir des informations auprès d'un contact sur la planète minière d'Ourraghan. Le capitaine Ichabod Drift ne voit aucune raison de refuser cette proposition, mais les choses ne tardent pas à dérailler. Coincés sur Ourraghan par une monstrueuse tempête, Drift et les siens vont se retrouver séparés et enrôlés dans les camps opposés d'une révolution prolétarienne. Oubliés Orlov et son contrat mirifique, il va d'abord s'agir de survivre pour fuir au plus vite ce caillou hostile.
On prend les mêmes et on recommence ! Dark Run commence presque immédiatement après la fin de Dark Sky, avec Drift et son équipage bien décidés à profiter de leur victoire sur le redoutable Nicolas Kelsier. Leur nouvelle mission est bien différente de la précédente. Sur Ourraghan, ils se retrouvent pris au piège d'un huis clos étouffant sur fond de crise politique aigüe. En bons mercenaires, ils refusent de prendre parti, mais lorsque la révolution éclate, ils se retrouvent malgré eux ballotés qui dans le camp des forces de l'ordre, qui dans le centre de commande des insurgés. C'est un bon moyen d'introduire de la tension, car une balle perdue est vite arrivée, et il serait ironique qu'elle sorte de l'arme d'un ami…
La continuité entre Dark Sky et Dark Run est palpable à tous les niveaux. On reste sur une sorte d'équivalent littéraire du film d'action simple et efficace, avec son rythme mouvementé plein d'explosions et de courses-poursuites. Les personnages sont toujours aussi plaisants à suivre pour la plupart, même s'ils n'évoluent guère par rapport à leur caractérisation du tome précédent : Drift cabotine, les Chang se disputent, Tamara est mutique… Peut-être que si je n'avais pas lu les deux livres l'un après l'autre, ces personnages auraient eu le temps de me manquer et que je les aurais retrouvés avec davantage de plaisir ? Mike Brooks essaie bien de faire bouger les choses en faisant tomber amoureux Apirana et Jenna, mais leur romance, desservie par des dialogues un peu patauds, ne m'a pas vraiment convaincu.
Étrangement, alors que Dark Run bénéficiait d'une fin bien propre et nette, Dark Sky laisse davantage un goût d'inachevé, avec pas mal de questions en suspens. Nul doute que les aventures ultérieures de la Keïko ne tarderont pas à faire l'objet d'un troisième livre que je lirai sans rechigner, même si ce tome 2 m'a moins séduit que le premier.