Les Chroniques de l'Imaginaire

Sous les sabots des dieux (Sous les sabots des dieux - 2) - Chevet, Céline

Haneul apprend avec retard l'exécution de sa mère, qui visait à la faire revenir à la capitale. Elle est cependant sûre, et avec raison, que sa sœur ne lui pardonnera jamais la part - quelque involontaire qu'elle soit - qu'elle a eue dans cette mort. Min Jee a heureusement d'autres préoccupations que de la traquer, ayant à s'occuper de son fils, Won Hyo. Il Kwon les aide à survivre, en lui passant commande des produits qu'elle est si habile à préparer. Le reste du temps, elle aide le médecin du village où elle réside, y compris durant une épidémie de peste. Juste avant sa mort, elle envoie l'enfant, porteur d'une lettre, à Haneul.

Cette dernière a pu revenir à Seorabeol, et au temple Céleste, escortée par Pirate. Tous deux vont élever le petit garçon orphelin. Les visions de Haneul ne correspondent pas toujours aux décisions que Il Kwon veut faire prendre au souverain qu'elle conseille, et rapidement elle a à choisir entre Kim Beopmin et Wang Bae, le prétendant au trône soutenu par Il Kwon.

Ce second tome conclut l'histoire, élaborée dans le premier, des relations des différentes parties de la Corée entre elles et avec la puissante Chine des Tang. Bien sûr, on y suit aussi l'évolution des personnages, et de leurs relations. Ces dernières se déroulent tant dans le monde matériel que dans celui des esprits, et la façon dont Haneul a ou non accès à ce dernier est crédible et intéressante, d'autant que cela permet de conclure des relations problématiques, et d'aider Haneul dans sa propre évolution.

Le potentiel de l'univers présenté par l'autrice me fait d'autant plus regretter d'être totalement allergique à son écriture, et je persiste à penser que le relecteur aurait dû souligner une expression comme "(sa présence s'effaçait,) brusquant sa solitude" (chap. VII), dont je ne suis même pas arrivée à comprendre le sens. Et ce n'est qu'un exemple ! D'autre part, j'ai regretté l'absence de cartes lisibles dans le cours du texte, celle présente en début de volume étant trop petite, et peu pratique d'accès sur liseuse, pour visualiser correctement les mouvements des armées impliquées dans l'histoire. Ce point est peut-être moins problématique sur papier, toutefois.
En revanche, j'ai bien apprécié la bibliographie en fin de volume, qui donne des pistes à suivre pour tous les lecteurs curieux d'en savoir plus sur ce Moyen-Âge coréen.

Ces deux volumes inséparables l'un de l'autre pourront sans doute être appréciés de ceux et celles avides d'exotisme, et qui ne s'attardent pas sur la façon dont est écrite l'histoire. Les scènes d'action et les personnages sont intéressants, et certains personnages secondaires ont autant de crédibilité que les principaux, dont notamment la reine Jaeui dans ce tome. Par ailleurs, la description des visions de Haneul, et surtout de la façon dont les dieux lui "parlent" par l'intermédiaire de chevaux, est originale et cette idée est bien exploitée.