Depuis son altercation avec Alistair Reilly alors qu'il était au beau milieu d'un viol, Wyatt Livingstone est au plus mal : le bellâtre a reçu deux coups de couteau, et il se vide maintenant de son sang... Et lorsqu'on connaît le passé de Livingstone et celui de Reilly, on se met à comprendre la réaction de ce dernier, et aussi pourquoi il lui est arrivé de tirer par erreur au canon sur des hommes de son propre camp...
On en apprend également plus sur Noto : avant de rejoindre les troupe du Nord, il s'agissait d'un chanteur extrêmement populaire. C'est à New York, peu de temps avant la guerre et en plein concert, qu'il a perdu l'ouïe et la voix, alors qu'un attentat visant le sénateur McKay a fait son office.
Il n'en demeure pas moins que le petit groupe d'hommes de Kane, toujours à la poursuite de l'extravagant confédéré Jeb Stuart, a été rejoint par un ancien esclave, répondant au nom d'Elijah Parker. Le jeune noir est à la recherche de sa femme, Tituba, qui a été vendue par son ancien maître. Devant le manque de respect de ce dernier, Parker a pété les plombs, et tué son ancien maître. A présent, il ne vaut mieux pas pour lui trop se montrer dans les terres du Sud : ni les blancs, ni les noirs, qui le voient comme un traître, ne l'apprécient...
On continue à suivre les hommes confiés à Kane, dans ce second tome de Ennemis, qui signe la fin du diptyque qui paraît chez Grand Angle. On retrouve ainsi les personnages de Kid Toussaint, dessinés par Tristan Josse, là où on les avait laissés, à essayer de débusquer le traître qui se cache dans la bande. Sachant qu'il y a aussi la possibilité que tous soient des traîtres, ou même aucun...
Ainsi, le tome se parcourt rapidement, et il est plaisant. Mais pour autant, la série n'apportera pas d'intérêt historique à la guerre de Sécession, comme cela peut être le cas dans d'autres séries, naturellement comme Les Tuniques Bleues en tête. En outre, force est de constater que chacun des personnages croisés dans cette série est une véritable caricature de personnages de bandes dessinées : le dingue accroc au couteau, le bellâtre violeur, l'enfant qui n'a pas supporté son père... Certes, les personnages sont complémentaires, mais sans doute pas assez attachants lorsqu'on les prend séparément.
Les dessins de Tristan Josse sont agréables, faisant la part belle à une lisibilité qui est d'excellente qualité. Les tronches des personnages sont toujours aussi travaillées, même si on a du mal à s'attacher aux protagonistes, pour les raisons citées plus haut.
Il n'en reste pas moins que cette série, Ennemis, reste agréable à parcourir, si on recherche un diptyque où il n'est nul besoin de se prendre la tête avec quelque contexte historique que ce soit.