Et voilà : Laureen O'Reilly, la jeune Irlandaise qui a dû se séparer de son bébé, pose le pied dans la jungle équatorienne, accompagnée de Doug, un aventurier habitué, et de toute une équipe de guides et de porteurs locaux. La troupe ne peut pas encore aller à la recherche du trésor de l'Empereur Atahualpa, mais elle part à la recherche d'or : Laureen et Doug ont besoin de réunir deux-mille dollars pour racheter un parchemin qui permettra de monter la véritable expédition.
Si la recherche d'or se passe plutôt bien, il n'en reste pas moins que le danger est omniprésent : pour Laureen et Doug, il est impossible de faire confiance aux autres chercheurs d'or, et cela ne s'arrange pas au fur et à mesure où le temps passe. Le danger omniprésent, le risque de se faire tuer par des miliciens, la faim, et pour finir l'abstinence auront raison de l'unicité du groupe. Mais pour autant, Doug et Laureen parviendront à réunir les fonds suffisants pour enfin retrouver la carte détenue par le padre local...
Mais cette dernière est devenue en partie illisible, à cause de l'humidité. Seul le début du chemin est clairement indiqué, et pour la suite il va falloir se débrouiller, dans ces montagnes peu avenantes, situées à près de cinq-mille mètres d'altitude, avec une pluie quasiment incessante et des vents à vous glacer les sangs. Pour Doug, il est clair que Laureen ne pourra pas y résister, et il préfère partir seul, en promettant à la jeune femme qu'elle pourra bien récupérer sa part de ce qui sera trouvé...
La solitude d'un aventurier incroyable, appâté par la proximité des gains : voilà ce qui nous sera permis de découvrir dans la suite de ce second et dernier tome de L'or du bout du monde, un magnifique diptyque qui paraît chez Grand Angle. Si Jérôme Félix en est le scénariste, il met également en avant Philippe Esnos, un aventurier, un vrai, qu'il a bien connu, avant que celui-ci ne décède en 2020. Une relation qui donne beaucoup de force et de crédibilité tout au long de cette aventure, notamment lors des moments de solitude que connaîtra Doug.
L'Or du bout du monde est ainsi non seulement une très belle série, mais c'est aussi presque un documentaire, qui permet de toucher du doigt ce qu'est une véritable aventure, une vraie recherche au trésor, bien loin de ce que le cinéma hollywoodien nous aura permis de croire...
Bien entendu, les dessins de Xavier Delaporte sont toujours aussi importants, pour immerger le lecteur dans ces ambiances poisseuses faites de montagnes, de jungle, de pluie et de boue. Les éléments se déchaînent par moments, et cela est ici parfaitement retranscrit. Les couleurs de Sébastien Bouët y sont aussi pour beaucoup, dans cet enfer vert qui connaît nombre de déchaînements de violence par les éléments...
Le tome, qui clôt un diptyque qui est à découvrir absolument, est aussi l'occasion de parler des aventuriers actuels, et des véritables dangers qu'ils connaissent encore. Il y a encore des chercheurs de trésors, même si leurs activités sont devenues bien différentes, avec l'avènement des réseaux sociaux.
Bref, n'hésitez pas à foncer découvrir ce diptyque, que vous soyez vous-même attiré par l'Aventure, ou pas !
