Nous sommes dans les steppes mongoles, au douzième siècle. A cette époque, les guerriers mongols sont fortement divisés, sous la forme de différents clans. Et la loi est claire pour tous : les forts subsistent, tandis que les faibles sont malheureusement voués à disparaître, en laissant leurs biens à ceux qui les auront vaincus... Si cela fait des générations qu'il en est ainsi, certains ont déjà eu des idées novatrices, notamment un dénommé Yesügei, qui n'est maintenant plus de ce monde, mais qui a eu un fils, Temüdjin.
Ainsi, Temüdjin est l'un des deux guerriers, avec son frère Behter, à pouvoir devenir le chef de son clan. Le duel entre les deux frères en atteste d'ailleurs. Pour le moment, Temüdjin ignore que son frère va bientôt être passé au fil de l'épée, par le chef d'un autre clan, et il passe encore du temps avec la fille Khongirad, avec qui il y aurait bien une histoire qui serait possible...
Mais le sort va en décider autrement, notamment un jour où Temüdjin va tomber dans un lac. Le jeune Mongol est sur le point de se noyer, lorsqu'il est sauvé par une étrange fille, qui n'est pas de ce monde. Une sorte d'extra-terrestre qui a pris les traits d'une jolie jeune fille, et qui dit se nommer Fenrir. Par ailleurs, Fenrir révèle à Temüdjin que la Terre est ronde, et elle passe un marché avec lui, pour l'avoir sauvé de la noyade : elle attend de lui qu'il devienne quelqu'un d'important, et qu'il parvienne à faire remonter sa véritable enveloppe physique, qui est au fond du lac. Fenrir annonce à Temüdjin qu'il parviendra à devenir le chef de tous les clans mongols, et même bien au-delà...
A partir de ce jour, la vie de Temüdjin va changer, ainsi que son regard par rapport aux autres clans. Il est stupide que ces derniers passent leur temps à s'entretuer, alors même qu'il pourrait y avoir la paix entre les Mongols, et sans doute d'autres contrées à conquérir, bien au-delà des steppes...
C'est chez Casterman qu'est édité ce premier tome de Fenrir, scénarisé par Chugaku Akamatsu et dessiné par Mioko Ohnishi. Les auteurs nous emmènent en pleine steppe, à la rencontre d'un personnage qu'on ne rencontre que peu dans le neuvième art, même si Antoine Ozanam et Antoine Carrion en ont fait un diptyque chez Daniel Maghen.
Le récit, qui tire aussi vers l'historique, est empreint ici d'une dose de fantastique, avec ce personnage de Fenrir, venu d'ailleurs, et qui ne sera à priori pas le seul de son espèce, si l'on en croit les dernières pages de ce premier tome. Ce premier tome de Fenrir est parfaitement réussi : les personnages sont attachants, l'histoire se parcourt facilement, et on ne peut qu'être intrigués par la relation entre Temüdjin et Fenrir, qu'on a envie de creuser un peu plus.
Les dessins sont d'une grande finesse, avec des expressions de personnages à l'avenant, et également du mouvement dans les quelques scènes d'action qui jalonnent ce premier tome. Une bien jolie découverte, qu'il nous tarde d'approfondir avec le tome suivant.