Richard Saint-Vière est un bretteur renommé, probablement le meilleur de sa génération. Il respecte toujours ses contrats, ses clients (les nobles) savent qu'ils peuvent avoir confiance en lui lorsqu'ils l'embauchent pour sauver leur honneur. Il ne fait plus les mariages, ni les femmes. C'est-à-dire qu'il refuse un contrat où le client lui demande de tuer son épouse.
Dans cette société à consonance fortement médiévale, les nobles ne se battent pas entre eux. Lorsqu'ils ont besoin de se venger de quelqu'un, ou de venger leur honneur, ils le font faire par un bretteur. Plus ils sont riches, plus ils ont de chance d'avoir Richard Saint-Vière.
Le roman est accompagné de nouvelles dans lesquelles on découvre l'enfance de Richard, comment il est devenu bretteur alors que sa mère est une noble qui a été bannie pour cause d'adultère. Ensuite, avant de devenir bretteur professionnel, il sera voleur. Mais cela ne rapporte pas beaucoup, et c'est tout de même beaucoup moins prestigieux ! Il vit dans les Bords d'Eau, les quartiers où les nobles ne mettent jamais les pieds, même pour s'encanailler.
Dans le roman, il est déjà l'amant d'Alec, un jeune étudiant antipathique, dont il est amoureux, et dont il défend l'honneur à l'épée bien plus souvent qu'il ne le faut, Alec se faisant un malin plaisir de provoquer les habitués des tavernes. Leur rencontre est racontée dans une nouvelle qui se trouve après le roman.
Devenu le meilleur bretteur, le plus célèbre et le plus respecté, Saint-Vière va être sollicité pour un contrat bien particulier. Il n'est pas sûr de l'accepter tant la mission est hors norme.
Le roman raconte ainsi les arcanes politiques de cette société imaginaire, les bas-fonds, les combats à l'épée. J'avais beaucoup aimé le roman Thomas le Rimeur de la même autrice, mais celui-ci est plus ennuyeux. L'écriture est toujours maitrisée, il n'y a rien à lui reprocher. Mais l'action a du mal à se mettre en place, et personnellement, j'ai eu beaucoup de mal à comprendre toute la complexité des coups montés et des trahisons fomentées par tous ces nobles, hommes ou femmes, qui veulent tous se débarrasser de quelqu'un. Alec est un personnage important, mais très antipathique. Est-ce volontaire ? On ne ressent pas de compassion ou d'attirance pour ce personnage, comme on pourrait apprécier Richard, un homme droit et juste, qui se laisse peut-être un peu mener par le bout du nez par le jeune étudiant, sans que l'on comprenne vraiment leur relation.
Un roman loin d'être inoubliable, et qui aurait pu être bien plus intéressant. Dommage.