Les Chroniques de l'Imaginaire

Le club Aegolius - Owen, Lauren

James Nosbury, qui vient de terminer ses études à Oxford, décide de s’installer à Londres afin de tenter de vivre de sa plume. Il a en effet décidé d’être écrivain, et quel autre endroit pourrait l’accueillir en 1892 pour essayer de devenir un auteur reconnu ? Il s’installe donc dans un petit appartement loué à une vieille dame, qu’il partage avec Christopher Paige, un de ses anciens condisciples d’université. Christopher s’avère assez fêtard, contrairement à James, mais leur collocation se passe bien et ils ne tardent pas à partager bien plus que leur logement et leurs repas.

Quand James disparait et que sa sœur, inquiète de ne plus avoir de ses nouvelles, arrive à Londres, elle découvre un monde qu’elle ne connaissait pas et ne tarde pas à comprendre que James a été victime de quelque chose de terrible. Alors qu’elle se fait agresser dans une rue par un homme qui veut à tout prix retrouver son frère, elle est secourue par Miss Swift et son compagnon Shadwell. Ceux-ci lui expliquent exactement ce que James est devenu, et quelles sont les personnes qu’ils soupçonnent d’être à l’origine de sa transformation : les membres du club Aegolius, un club privé très fermé, et dont les membres sont triés sur le volet depuis des générations.

Une très belle surprise de lecture avec cette histoire de vampires à la sauce gothique. Avec un début de récit très lent (aucune mention de vampire avant la page 100), l’auteur prend le temps d’installer une atmosphère qui s’avère tout à fait plaisante, aidé par une plume très agréable à lire. La description de cette Londres enfumée, engoncée dans sa puanteur et son smog quasi omniprésent, m’a beaucoup plu parce qu’elle se rapprochait à la fois de la réalité historique tout en instaurant une ambiance glauque et sombre.

On retrouve les codes du genre gothique et des premiers romans vampirique avec les sous-entendus, les cachotteries et cette espèce d’aristocratie qui pense être au-dessus des lois même une fois transformée en vampire. Le club se targue d’étudier les vampires, et j’avoue que le journal du Docteur Couteau amène un point de vue intéressant sur la question. On y retrouve aussi les codes de la créature fantastique qui vit en quasi-impunité parmi les humains.

Vraiment une belle réussite, et j’avoue que je ne m’attendais pas à autant apprécier cette lecture. Pour les amoureux du style gothique, du fantastique à la Edgar Allan Poe, je conseille cette histoire dans laquelle on ne s’ennuie pas un seul instant, même si, comme je l’ai déjà dit, le début du récit prend vraiment son temps pour s’installer et pour qu’on s’attache à James le poète.