Les Chroniques de l'Imaginaire

Une deux trois - Mishani, Dror

De nos jours, en Israël. Elles sont trois femmes qui arrivent toutes à un moment clé de leur vie. 

La première vit un divorce très douloureux, et se retrouve seule, avec son fils. Un jour de trop grande solitude, elle s’inscrit sur un site de rencontres où elle ne tarde pas à faire la connaissance de Guil, un avocat d’affaires, spécialisé dans l’obtention de passeports européens. Très vite, elle se rend compte que celui-ci lui ment, mais elle tente de garder le contrôle de sa vie et ne stoppe pas leur relation.

La seconde est une immigrée lettone qui travaille en tant qu’auxiliaire de vie auprès de personnes âgées. Elle se retrouve sans emploi à la suite de la mort du vieil homme dont elle s’occupait, et se réfugie dans la religion pour tenter de trouver un équilibre à sa vie dans ce pays qu’elle connait mal et dont elle ne parle pas la langue correctement. Une chose la tracasse : elle continue de voir le fantôme de son employeur qui semble vouloir la prévenir de quelque chose, mais de quoi ? Quand elle fait la connaissance du fils de son ancien employeur, celui-ci, pour l’aider, lui propose en plus du poste qu’elle vient de retrouver de faire le ménage dans son appartement. Elle accepte.

La troisième femme est dans un moment un peu compliqué de sa vie. Elle a repris des études et tente de rédiger une thèse au sujet d’un immeuble dont la plupart des habitants ont été déportés au cours de la guerre. Un jour qu’elle travaille dans un café, elle est abordée par un homme qui semble beaucoup s’intéresser à elle. Elle lui confie alors que sa vie n’est pas toute rose, et il semble compatir.

En lisant la quatrième de couverture, je m’attendais à un thriller un peu plus palpitant, je l’avoue. Mais c’est lent. C’est mou, et la façon dont l’auteur écrit ne permet pas, pour moi, d’éprouver de l’empathie pour ces femmes. On a vraiment l’impression qu’elles réagissent en dépit du bon sens, et j’ai eu plus d’une fois envie de secouer la première quand elle prenait des décisions que je trouvais absurdes.

Cependant, j’ai bien aimé le fait que ça ne soit pas un énième thriller à l’américaine, mais la lenteur de l’écriture et le fait qu’il y ait énormément des descriptions d’un point de vue extérieur n’aide pas à l’immersion dans l’histoire. Je n'ai vraiment pas compris comment ces femmes pouvaient être attirées par Guil, qui n'a pas de charisme. Aussi bien physique que mental. Cela demeure un mystère pour moi.

L’éditeur a ajouté une note en préface qu’il faut lire afin de bien comprendre le système d’aide sociale pour les personnages âgées, ce qui permet de mieux comprendre certaines réactions de la seconde femme évoquée dans l’histoire. Une bonne idée, car j’avoue ne pas être très au fait du fonctionnement gouvernemental et sociétal d’Israël.