Les Chroniques de l'Imaginaire

Aventures en territoires interdits - Ryder, Laurent

Les scarabées d’Anubis
Un couple fraichement marié se rend en Egypte pour leur voyage de noces. Il est écossais, elle est américaine. Elle ne croit pas en un quelconque dieu, ça causera sa perte.
Cela pourrait être le résumé d’une histoire intéressante si elle était bien écrite. On ne comprend absolument pas où veut aller l’auteur tellement il se perd dans toutes les informations inutiles qu’il a apprises et qu’il veut à tout prix coller dans son histoire. Et quand la mort d’Allison arrive, via un dieu vengeur, c’est tout simplement risible tellement c’est mal écrit.

De toi, je jouerai de la musique
Une femme veut se venger d’un homme qui a détruit toute sa famille. Elle va l’attirer chez elle pour un rituel vaudou qu’elle mènera elle-même.
Ça commence avec la description foutraque d’un réveil matin et ça continue, plus loin, par des phrases entières sorties tout droit de Wikipédia. L’histoire, présentée d’une autre façon, aurait pu être lisible. Mais l’empilement d’adverbes, de participes présents, et surtout de fautes d’orthographe et de grammaire rendent l’ensemble indigeste, on ajoute à cela une accumulation de « presque », de « comme », et pas mal de répétitions et on est devant l’équivalent d’une rédaction non relue d’un adolescent niveau quatrième.

Musique dans l’univers-bloc
Un couple bourgeois organise une soirée. Une jeune femme s’invite quelques minutes avant de se rendre à une autre soirée. Quand elle revient, l’autre soirée ne semble jamais avoir existé alors que la jeune femme l’assure.
Oui il y a beaucoup de répétitions dans mon résumé. Tout comme dans la nouvelle en elle-même. Sans oublier les redondances. Il y a même une scène décrite de façon quasiment identique à quelques pages de distance (si c’est pour le style, c’est raté). Et à nouveau, l’impression de lire Wikipédia, avec des informations incongrues qui arrivent comme des cheveux sur la soupe (les films, l’histoire de la place Maubert, etc…). Cette histoire-ci n’a aucun intérêt, ni sur le plan littéraire, ni sur le plan mystère. L’auteur préfère mettre en avant ses « connaissances » que son histoire.

D’ailleurs, pour un auteur qui se vante de faire ou d’avoir fait énormément de choses (journaliste, écrivain, expert en art entre autres), je trouve qu’il s’assied assez facilement sur la licence Creative Commons BY-SA qui demande au minimum que l’auteur original (ici Wikipédia et ses contributeurs) soit cité. Or, aucune mention légale à ce sujet n’apparaît nulle part. (mais, détail amusant, il n'oublie pas de mettre un petit © devant son propre nom à chaque fois qu'il l'indique dans son ouvrage).

Vous l’aurez compris, je n’ai pas du tout apprécié cette lecture. J’ai eu l’impression d’avoir perdu une grosse heure de ma vie. Car oui, même si le livre se vante de faire 156 pages, il est écrit avec une police immense, en double interligne et des marges généreuses. Et 15 euros l’heure de lecture, c’est un peu cher à mon goût.

Je passe mon tour pour les tomes suivants que l’auteur a promis d’écrire. Je n’ai pas ressenti de peur en lisant sa prose, je n’ai pas vibré pour ses personnages falots et j’ai trouvé l’ensemble d’un ennui abyssal (et je suis pourtant la personne qui adore cliquer sur « un article au hasard » dans Wikipédia et lire tout et n’importe quoi, juste pour apprendre des trucs).

Et éditeur, c'est un métier. Je suggère donc à l'auteur de payer quelqu'un pour faire une relecture et une correction de l'orthographe et de la grammaire de ses prochaines tentatives, l'ensemble étant largement faillible dans ce livre.