Un virus a pratiquement éradiqué l'humanité. Seuls quelques milliers (quelques centaines ?) d'humains ont survécu au PISCRA qui tue en à peine vingt-quatre heures. Mais les survivants se découvrent stériles. C'est donc la fin de l'humanité assurée.
La nature reprend ses droits, la flore et la faune envahissent les villes. Les survivants ont essayé de reprendre le contrôle mais, sans descendance, que faire ?
Le roman est constitué de plusieurs chapitres, plus ou moins longs, racontant les histoires de personnages différents, qui se croiseront peut-être. Ou pas.
Le fil rouge est un vieux cavalier qui, sur son vieux cheval, veut voir la mer une dernière fois avant de mourir. Il parcourt donc les routes, les autoroutes, les villes abandonnées, croisant de temps en temps d'autres survivants, vivant avec eux deux ou trois jours, le temps de reprendre des forces, avant de repartir.
Un personnage mystérieux qui, ayant reçu un appel téléphonique tôt le matin, part, laissant tout derrière lui, sa femme, ses enfants, sa vie. Il a pour mission d'aller se laisser enfermer dans un caisson de survie.
Une enfant se retrouve seule, le virus ayant tué ses parents. Elle erre dans les rues et rencontre deux jeunes hommes qui la prennent sous leur aile. Ensemble, sur une idée de l'enfant, ils vont libérer les animaux du zoo. Plus tard, on retrouvera dans un autre chapitre cette enfant devenue adulte, en Afrique, qui partira pour ne plus jamais revenir avec les éléphants, ces animaux qui la passionnent tant.
Quelques années plus tard, une femme de quarante-neuf ans erre de ville en ville, cherchant désespérément d'autres survivants. Surtout des hommes. Ses règles sont réapparues miraculeusement, et elle veut plus que tout tomber enceinte pour tenter d'assurer la survie de l'humanité. Elle découvre un mot laissé par un certain Pierre dans une ville et elle décide de le suivre.
Quelques années plus tard, une femme et son enfant survivent tant bien que mal dans une cave, sous un supermarché. Les conditions climatiques ont encore changé, et les hivers sont de plus en plus froids. L'enfant, une fille, n'est jamais sortie de cette cave. Elle ne connait que sa mère, cette femme qui sent tellement mauvais et qui semble bien fatiguée. Elles sont les seules humaines, mais pas les seuls êtres vivants. En effet, les rats ont pris possession de la ville. Il va falloir les amadouer. Ou mourir sous leur nombre.
Quelques années plus tard, dans une capsule spatiale, les caissons de survie se mettent en mode réveil. Les humains qui, quelques mois avant l'arrivée du PISCRA, avaient été envoyés à la conquête d'une autre planète se réveillent, persuadés d'être arrivés. Mais rien ne s'est passé comme prévu. De retour sur Terre, à Paris, ils constatent l'étendue des dégâts et sont persuadés d'être les derniers survivants. Mais d'autres êtres vivent en grand nombre dans la ville, et il va falloir lutter contre eux pour tenter de survivre. Une bataille féroce va s'engager entre les derniers humains et les rats.
On croise d'autres personnages dans les différents chapitres, qui peuvent être lus comme des nouvelles, tant il n'y a que très peu de liens entre toutes ces histoires qui se passent à des moments différents, de plus en plus loin de la première Extinction due au PISCRA. Le temps s'écoule au fur et à mesure des chapitres.
L'écriture est belle, riche, parfois poétique. Mais certaines scènes sont crues, dures, violentes. C'est l'humanité dans toute sa détresse, dans toute sa bestialité qui est ici décrite avec force détails et précisions dont on se passerait bien volontiers. C'est également un peu macho sur les bords, très cliché, notamment pour les femmes qui sont forcément minces, belles, et glabres (ce mot revient plusieurs fois).
C'est une véritable logorrhée qui donne vite le tournis, et j'avoue que j'ai plusieurs fois lu en diagonale les interminables descriptions, les longues réflexions, les paragraphes sans fin.
Certains chapitres m'ont passablement ennuyée, mais j'ai beaucoup apprécié ceux racontant la survie de l'enfant avec sa mère, son pouvoir sur les rats, puis plus tard, sa rencontre avec Isaac. Pour ma part, je n'ai apprécié qu'un quart, voire un tiers, du roman.
L'écologie est également partie prenante du roman. On voit revivre la planète une fois débarrassée de ces parasites que sont les hommes. En ces temps incertains où nous cohabitons avec un virus heureusement bien moins radical que le PISCRA, où la planète est exsangue, où les hommes n'ont toujours pas compris, ce genre de roman peut déclencher un questionnement, voire apporter une réponse.