Les Chroniques de l'Imaginaire

Green-Horn & Co. (Ocre rouge - 1) - Réco, Aude

Adrien Osborne, le fils du gouverneur, s'est enfui de la maison pour échapper à son père, qui n'accepte pas ses préférences et souhaite lui imposer un mariage forcé. Plutôt mourir que revenir ! Mourir, c'est d'ailleurs ce qui manque lui arriver, car il faut bien reconnaître que ce garçon des villes n'a aucune expérience de la survie dans le désert. Il est sauvé de justesse par un chasseur de primes, Ocre rouge, qui a justement été engagé pour le ramener à bon port à Silône.

Leur périple les amène dans une bourgade totalement décimée par une épidémie foudroyante. Plus loin, c'est une terrifiante tempête de sable qui semble cibler les villes. Mais que se passe-t-il donc ? Autour d'eux, les événements s'accélèrent sans qu'ils y comprennent quoi que ce soit !

Ce roman nous plonge dans un univers atypique, mélange de western et de steampunk, mâtinée de science-fiction puisqu'il s'agit d'une nouvelle planète d'accueil pour les Terriens en exil, suite à la diminution drastique des ressources de la Terre. On y croise donc pêle-mêle des cow-boys solitaires bardés d'armes, traversant de vastes étendues désolées, portant gants, foulard et cache-poussière ; des cyborgs mi-hommes mi-machines aux membres mécaniques et des IA plus ou moins fiables ; des dirigeables, des motos intelligentes auto-camouflables et des vaisseaux spatiaux...
Le tout s'agence peu à peu pour former une intrigue cohérente, même si certains points restent nébuleux. Gageons que nous aurons plus d'explications dans les tomes suivants. Suite que j'ai d'autant plus envie de lire que je suis restées sur ma faim avec la fin violente du premier tome ! J'espère qu'il ne faudra pas attendre trop longtemps...

Le récit alterne les points de vue, raconté tour à tour par les différents protagonistes, ce qui le rend très vivant et intéressant. Le focus est cependant mis sur Adrien et Ocre rouge. Le jeune blanc-bec ("green horn" en anglais !) et le géant asociable n'ont pas grand chose en commun, mais on sait que les contraires s'attirent, et effectivement chacun tombe vite sous le charme de l'autre. C'est d'ailleurs peut-être un peu trop vite à mon goût, j'ai eu l'impression que l'attirance initiale était passée au rang de lien fort un peu trop abruptement. Mais peut-être est-ce le danger qui précipite les choses, ou le vide que chacun des deux ressentait. En tout cas, il me tarde de voir évoluer leur relation.

Green-Horn & Co. est donc une découverte très sympa, pour qui aime les romans français à la croisée des genres.